Plusieurs partis, coalitions et organisations ont décidé de mettre sur pied un vaste rassemblement en vue de faire échec au projet de révision constitutionnelle en Mauritanie.
Toutes les forces opposées au projet de révision constitutionnelle en perspective de laquelle le pouvoir mauritanien prévoit l’organisation d’un référendum à la date du 5 août 2017, ont décidé de créer un vaste rassemblement, à l’issue d’une réunion tenue jeudi dernier.
Ce regroupement devrait être officialisé par une déclaration attendue pendant le week-end, ou au plus tard en début de semaine, souffle une source bien informée.
Il intègre d'une part le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) comprenant des partis politiques, organisations de la société civile, centrales syndicales et personnalités indépendantes et, d'autre part, le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), l’Union nationale pour une alternance démocratique (UNAD), l’Alliance pour la justice et la démocratie/Mouvement pour la réconciliation (AJD/MR), l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), les Forces progressistes pour le changement (FPC-ex FLAM ), le parti Sawab, Touche pas à ma constitution et plusieurs autres formations politiques et organisations.
En fait, dans cette liste, on retrouve désormais quelques partis politiques ayant pris part au dialogue de septembre/octobre 2016, à l’image de Sawab (courant nationaliste arabe) qui fait ainsi défection en abandonnant le camp de l’opposition dite modérée et dialoguiste.
«Tous les partis politiques et mouvements, en dehors de la mouvance qui a boycotté le dialogue non inclusif de septembre/octobre 2017, ont décidé d’unir leur force en vue de faire échec au projet référendaire du pouvoir. Nous avons également établi des contacts, par les canaux appropriés, avec le plus haut niveau du pouvoir. Nous invitons nos frères de l’autre camp, notamment le président de la République, le gouvernement, la majorité et tous les soutiens du pouvoir, à abandonner ce projet de révision constitutionnelle sans intérêt. Nos compatriotes doivent accepter notre main tendue et s’engager dans un dialogue national vraiment inclusif et sincère, pour apaiser la situation politique et sociale dans l’intérêt supérieur de la Mauritanie», explique Yahya Ould Ahmed Waghef, président du Pacte national pour la démocratie et le développement (PNDD).
Le nouveau regroupement entend s’engager dans une campagne active sur le terrain et recourir à tous les moyens politiques et juridiques pour faire échec au projet référendaire. La révision proposée par le président Mohamed Ould Abdel Aziz porte sur la suppression du sénat, la création de conseils régionaux, le changement des symboles nationaux (drapeau et hymne).
Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya
Le360.ma