LA MAURITANIE UNE ACCOUTUMANCE A LA MEDIOCRITE DEMOCRATIQUE | Mauriweb

LA MAURITANIE UNE ACCOUTUMANCE A LA MEDIOCRITE DEMOCRATIQUE

mer, 08/02/2017 - 10:31

Notre démocratie ressemble de plus en plus à l’éternelle et absurde tâche de Sisyphe. On passe notre temps à se préoccuper de savoir qui sera l’élu providentiel, tant rêvé, aux prochaines élections, qui apportera avec lui les promesses magnifiques et qui en définitive décevra encore pitoyablement, laissant place à de nouvelles spéculations politiques encore plus farfelues.
Il semble que les officines de la politique deshumanisante en vogue depuis belle lurette au pays se mettent déjà en branle pour dessiner les futurs contours de ce que sera demain la nouvelle manière d’avilir, d’appauvrir encore plus le citoyen mauritanien. Feignant d’être amnésique, le politique mauritanien oublie aujourd’hui de penser à apporter sa contribution sociale, économique et culturelle aux différents maux de notre société, préférant tourner le regard ailleurs alors que la maison MAURITANIE se fissure au jour le jour. Avons-nous les moyens par notre système démocratique de fournir à notre société des futurs hommes politiques capables d’une certaine sagesse, pratique morale et politique? S’il est vrai qu’une bonne politique est un art dont le but est de réaliser le bien humain, sommes-nous capables tout autant que nous sommes d’atteindre cet objectif? Ou simplement comment la mauritanie peut-elle se reconstruire autour d’un projet de société démocratique?
La République, une nécessite pour la démocratie
Un projet de telle ampleur est difficilement concevable tant les conditions d’une vraie conception de pensée démocratique ne se construit pas autour des priorités réellement mauritaniennes. Il s’agit d’adapter une nouvelle vision, repenser une démocratie qui réponde aux deux préoccupations fondamentales de la société mauritanienne à savoir : La justice et l’efficacité. Pour cela, comme nous ne cessons de le marteler, il faut placer au tout premier plan la lutte contre la pauvreté comme élément central du changement social, économique et politique. Concentrer nos efforts pour l’amélioration du bien-être social des mauritaniens reste un objectif pour lequel nos concitoyens aspirent pour se mettre en phase avec un futur développement équilibré et surtout solidaire. Cette stratégie étant conforme à la logique et à l’éthique démocratique permettra de sortir les populations longtemps engluées dans la misère par des choix inappropriés et égoïstes. La démocratie mauritanienne, telle qu’elle est conçue aujourd’hui n’est qu’un hold up politique qui exclut le fait de faire un diagnostic objectif des tensions à répétition qui paralysent le pays et qui se refuse de prendre des résolutions pragmatiques pour se projeter vers l’avenir.
Aussi, il est impératif de reconnaître, pour l’homme politique du futur qui aspire au vrai changement, que l'objectif de jeter les bases d'une large entente nationale et poser les jalons d'une société nouvelle fondée sur les principes du droit, du mérite et de la prospérité pour tous, n'est pas une abstraction ni encore une invention d’une gymnastique intellectuelle qui ne trouverait véritablement de refuge que dans des discours démagogiques(NEMA NTTI VEM) à connotation philologique, conçus par ces quelques intellos qui peuplent la basse cour des pouvoirs et du palais ocre. C’est plutôt la base de toute notre conquête pour reconstruire ce qui a été lâchement sacrifié sous l’autel d’un égoïsme politique très destructeur.
Le combat contre le sous-développement et la pauvreté ne peut être gagné qu'au prix de la prise en compte sans exclusive de ces préalables sujets que souvent l’homme politique mauritanien galvaude dès que son fauteuil est assuré. On vous parle de démocratie, de paix et d’unité, de patriotisme… ( conseiller qui pleure pauvre mauritanie) dès lors qu’on se retrouve exclut du partage du gain. Le problème de notre démocratie, c’est de la calquer réellement à nos aspirations, d’en faire un vrai levier de développement, un rempart aux idées de régression et de divisons. Il s’agit comme le disait Georges Clémenceau de la réinventer : « La démocratie se doit d'être une création continue.»
C’est pas parce qu’elle ne marche pas encore en mauritanie qu’il faut la bannir et remettre sur selle de façon détournée le régime à parti unique. Se Laisser berner par cette nouvelle hypocrisie politique des hommes sans foi ni ambition collective et qui espèrent par cette nouvelle pirouette se déresponsabiliser des graves manquements commis au sommet de l’Etat.
La classe politique et la société civile ne doivent pas être sclérosées et doivent comprendre que la mauritanie ne doit pas être une monarchie républicaine.
L’Homme qu'il faut à la place qu'il faut
Lorsque l’ambition du pouvoir pour le pouvoir, lorsque la poursuite de l’appât du gain sans exercer un quelconque effort intellectuel, physique ou encore culturel est ovationné comme un idéal positif, lorsqu’on n’érige le parti sous des bases dangereusement ethniques, lorsque la notion de sanction est méconnue dans une société , lorsque au somment de l’état la notion d’exemplarité est synonyme de bafouée les règles et d’encourager les antivaleurs...on a là sans aucun doute la réunification de tous les ingrédients possibles pour faire d’une société un véritable champ de contestation, de dépravation de mœurs , de recul face aux défis du développement…
Après 56 ans d'indépendance, l’homme politique mauritanien « parfait ignorant » de ses droits au développement, peine à comprendre que les différentes ethnies, la grande diversité linguistique et culturelle sont plutôt une inestimable richesse et doivent être mises à profit pour relever les défis du développement socio-économique, politique et gage d’un vivier culturelle d’imagination porteur de vraies richesses. Ce dernier détourne cette richesse a des fins égoïsme.
Notre objectif n’est pas de jeter le discrédit sur l'ensemble des hommes politiques mauritaniens en place dans le pays et encore moins de faire l'apologie d’une mauritanie voué à l’échec. Il est certain et même encourageant de faire remarquer que certains hommes politiques méritent notre plein respect, quand bien même ils sont souvent « séquestrés idéologiquement » par des groupes d'influence ultra-ethnique. Mais reconnaissons tout de même que le manque d'impartialité de la justice, l'injonction des pouvoirs publiques dans l'attribution des marchés, les cas avérés de grossiers détournements, l'absence d'efficacité dans les prestations des services publics, le manque de vision pour le développement, le manque de courage politique des dirigeants mauritaniens lors des grandes discussions concernant l'avenir de la planète toute entière, relevés quotidiennement, sont de nature à jeter un voile de suspicion et de doute sur les qualités de ces derniers.
Quelle audace et quel culot d’entendre les ministres bouffons expliquaient le discours de NEMA.
En mauritanie, chaque mois nous avons notre lot de désolation et des actes irresponsables commis par nos gouvernants qui sont censés être des modèles d’exemplarité. Et cela ne va qu’en s’empirant parce que la règle d’or consiste « à placer l’homme qu’il ne faut pas à la place qu’il faut ». Ou encore le règne de la médiocratie érigé au somment de l’état. La mauritanie ne doit pas se transformer en « Ripoucratie ».
Notre démarche citoyenne vise à atteindre un objectif de démocratie tournée vers le développement comme élément central de toute action. Elle s’inscrit, comme nous ne cessons de le faire, dans un but de susciter des interrogations et à faire germer des idées pragmatiques conduisant à l’éclosion d’une conscience nationale, avant de faire vibrer la fibre patriotique qui est en chacun de nous et nous faire rêver ensemble une modernité républicaine basée sur la culture de l’excellence et de l’intégrité.

Rose Ould