Au moment où le pays est frappé par une dèche sans précédent, le pouvoir vole au secours de ses soutiens en distribuant aux plus zélés parmi eux des quotas de pêche afin d’arrondir leurs fins de mois. Et surtout pour continuer à l’applaudir des mains et des pieds.
C’est la première application de ce que le ministère des pêches appelle pompeusement la nouvelle stratégie de (sur) exploitation de la ressource halieutique…
Une liste qui comprend les noms de douze personnes ou entreprises circule depuis jeudi sur les réseaux sociaux. Il s’agit de personnes proches du pouvoir qui, sans jamais avoir été impliquées de près ou de loin dans les activités de pêche, se sont vus attribuer des documents qui leur donnent des quotas de pêche.
C’est-à-dire qu’ils ont l’autorisation de capturer la quantité de poisson indiquée sur leur document. Mais ces gens n’ont pas d’outils de production et celui qui leur a accordé les autorisations est le premier à savoir cela… Ou se trouve donc la faille ?
En fait, cette opération sort du cadre normal de l’activité de pêche proprement dit. Il s’agit de cadeaux du pouvoir accordés tout simplement à ses soutiens. Ceux-ci n’ont pas, bien sûr, vocation à exercer l’activité de pêche. Alors que font-ils ? Ils vendent leurs papiers à ceux qui font la pêche.
Généralement des chinois qui remboursent l’heureux propriétaire 300 dollars la tonne. Le plus petit quota-cadeau s’élève à 330 tonnes de poulpe. Son détenteur doit gagner à peu près 30 millions ouguiyas. Pas mal par les temps qui courent…
Il y a un député très connu, qui ne rate pas d’occasion pour réclamer des mandats supplémentaires pour Aziz qui fait partie de cette liste qui comprend les noms d’hommes d’affaires proches du pouvoir ou d’individus appartenant à la famille du président.
Pourtant, pas plus tard qu’hier, jeudi, le ministre des pêches expliquait après le conseil des ministres les ‘’vertus’’ de la nouvelle stratégie de son département. Au même moment un séminaire est tenu, en grandes pompes, pour, dit-on, lutter contre la corruption…
Nous sommes dans un pays fou où les mots ne correspondent plus à rien…
RMI Biladi via cridem