C’est devant une panoplie de journalistes, d’activistes de la société civile et de la représentante du ministère de la famille et de l’enfance que L'Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF) a présenté, vendredi 18 novembre 2016, au centre africain des conférences, situé dans la Moughataa de Tevragh Zeina, son rapport 2014-2015 sur les violences basées sur le genre (VBG) en Mauritanie. Une action qui vient clôturer une session formation de trois jours au profit des journalistes sous le thème « Comprendre et traiter les VGB dans les contenus médiatiques ».
Prenant la parole à cette occasion, Maitre Bezeid a souligné qu’entre la période 2014-2016, l’AFCF a recensé 5441cas de violences exercés sur les femmes dont 2 723 cas en 2014 et 2718 cas pour l’année 2015. A propos des viols, le document souligne que 1273 cas ont été enregistrés pour l’année 2014 et 165 cas en 2015 soit 1436 cas de viol exercé sur des victimes innocentes. Pour les mariages précoces, l’avocat de l’AFCF note 1065 cas dont 798 en 2014 et 267 cas en 2015. Pour la maltraitance, il est mentionné pour l’année 2015, une prolifération des cas des victimes estimé à 178 cas pour la période 2014 et 297 cas en 2015.
Selon l’analyse présentée de ces chiffres, il ressort que les violences conjugales restent les formes de VBG les plus fréquentes même si on observe une nette baisse des VBG en Mauritanie entre 2014 et 2015, notamment, le viol, le mariage précoce. Cependant il est à déplorer que les violences conjugales restent stables voir même très élevée selon la vice présidente de AFCF, Madam Salimata Sy Camara, qui précise une montée en puissance des formes de cas de viol pour 2016.
Le rapport souligne également que cette baisse s’explique par les fortes mobilisations des OSC contre ces pratiques par le biais de la sensibilisation et du plaidoyer menés auprès des populations, des autorités et des parlementaires et qui a abouti à l’adoption d’une loi contre les violences faites aux femmes même si les OSC pensent qu’elle est insuffisante par rapport a toutes leurs préoccupations.
Evoquant les auteurs des actes de violence, l’avocat Maitre Bezeid souligne que pour les violences conjugales c’est souvent les époux, la belle famille. Pour les viols, les auteurs sont souvent les délinquants, les chauffeurs de taxi, les commerçants des détails dans les quartiers, les employeurs, les ouvriers, le groupement en charge de la sécurité routière, les enseignants, etc. et pour les mariages précoces c’est souvent les parents et les sociétés traditionnelles. « On remarque que ces violences sont fréquentes surtout dans les couches les plus pauvres et dans les quartiers périphériques des grandes villes. Cependant, il a été relevé que les violences conjugales sont, les plus souvent, présentes dans les milieux aisés de la population mauritanienne même si le phénomène existe dans toute les couches de la population.» a ajouté Maitre Bezeid.
A propos des victimes, le document souligne que c’est souvent des femmes ménagères, des femmes migrées en Arabie saoudite pour travailler, des analphabètes ou les femmes rurales. Il faut souligner que ce rapport rentre dans le cadre du partenariat entre L'Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF) et l’institut Panos Afrique de l’ouest, financé par l’union européenne dans le cadre du projet intitulé : « Briser le Silence, lever les tabous, mieux informer sur les violences basées sur le Genre en Afrique ». C’est dans se sens que pour mieux faire passer son message que l’AFCF a organisé cette formation au profit des journaliste pour les amener à comprendre et à intégrer les VBG dans leurs contenus médiatique a conclu Madame Salamata Sy Camara, Vice-présidente de l’association.
Oumar Amadou Mbaye
Pour Essirage