Les changements climatiques ont "favorisé les situations de résurgence du criquet au Sahel, des résurgences quasi-annuelles liées au changement climatique, les zones de reproduction se sont étendues aux zones désertiques du nord Mali et Mauritanie", avait annoncé mercredi dernier M. Mohamed Lamine Hamouni, directeur exécutif de la Commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale (CLCPRO).
Dans des déclarations à la presse à l’issue de la fin de la réunion à Alger les 24 et 25 octobre de la CLCPRO, M. Hamouni estime que "le criquet est toujours une menace pour notre région.
Mais, pour le moment, la situation est calme, hormis en Mauritanie." De 2003 à 2005, une invasion acridienne au Sahel, en particulier en Mauritanie, au Maroc et en Algérie, avait été contrée in-extrémis, mais avec de lourds moyens matériels et financiers.
Un peu plus de 500 millions de dollars et plus de 13 millions de litres d’insecticides hautement toxiques pour les plantes et les jeunes pousses avaient été nécessaires pour enrayer l’invasion. "La situation depuis 2003 est toujours sous contrôle avec la mise en place de la lutte contre le criquet pèlerin dans région occidentale", rappelle la même source.
A Alger, les pays membres de la CLCPRO ont décidé de mettre en place ‘’un fonds régional de lutte antiacridienne doté de 6 millions de dollars.’’ Selon M. Mohamed Lamine Hamouni, "on peut-être sûrs que les pays membres vont honorer leurs engagements, et ils sont déjà mobilisés pour mettre en place le plan de lutte le plus rapidement possible."
Eviter le scénario de 2003
Il a précisé que "les pays ont décidé que la contribution soit volontaire, et je pense que ce fonds évitera à notre région de connaître un scénario comme celui de 2003-2005." Car "la lutte préventive est importante dans notre région, et les 500 millions de dollars (dépensés en 2003-2005) en moins d’une année auraient du servir à la lutte contre le criquet pendant 170 ans", a-t-il affirmé. Depuis, "notre région a fait le choix de faire de la prévention".
Selon le dernier bulletin d’alerte de l’Observatoire Acridien de la FAO, "une résurgence du Criquet pèlerin se poursuit dans l’ouest de la Mauritanie, où des groupes d’adultes sont présents et des pontes et des éclosions en cours, entraînant la formation de groupes et de petites bandes de larves des premiers stades".
Des opérations de lutte terrestre sont en cours et près de 6 500 ha ont été traités depuis le début de la campagne. Le même bulletin d’alerte ajoute qu'"au Maroc, des ailés solitaires sont présents dans le sud, ainsi que plus au nord, le long du versant méridional des monts Atlas".
La dernière invasion acridienne en 2003, qui s’est étendu dans l’ensemble des pays de la zone sahélo-saharienne, "a détruit entre 60 et 80% des cultures", selon un bilan de la FAO. A Alger, "les pays de la région ont décidé de mettre en place une force d'interposition au sud du Mali et de la Mauritanie" pour éviter le scénario catastrophe de 2003.
Maghreb Emergent via cridem