Aujourd’hui, les choses sont claires : le peuple n’est pas prêt de sortir de l’ornière du diable. Au contraire… En effet, tout porte à croire que le gouvernement inerte, aux horizons bouchés ne semble disposer d’aucun outil pour contenir problèmes de survie, les frustrations et les larges mécontentements qui s’emparent de toutes les couches sociales dans tous les secteurs de la vie. Les mesures farfelues, mal ficelées et qui n’ont d’existence, aux yeux du public, qu’à travers les médias officiels risquent, si on n’y prend garde, de tuer la dernière lueur d’espoir qu’entretenaient les populations pour une amélioration de leur vécu quotidien. La contradiction est assez flagrante entre la propagande intense et soutenue et les réalisations palpables du terrain. Les kilomètres de routes que l’on bitume (avec quels moyens et en faveur de qui) ici et là sont l’exception qui confirme la règle. Sur le plan social, les gens souffrent et se lamentent à longueur de journée. Le chômage, surtout celui des jeunes, atteint des niveaux inimaginables. Les prix des produits de base, de la scolarité, des médicaments, du transport et de l’énergie atteignent des proportions jamais égalées dans l’histoire du pays. Tout ceci dans un contexte où le pillage à ciel ouvert fleurit dans les cercles proches du pouvoir. Les milieux de la jeunesse bouillonnent. Les rapports entre la jeunesse et les pouvoirs publics prennent une tournure de plus en plus violente.
S’inspirant de ce qui se passe ailleurs, nos jeunes avaient été hantés par la tentation révolutionnaire persuadés qu’ils étaient que cela est synonyme d’un meilleur être. Au lieu d’essayer de les comprendre, de les écouter et de les convaincre que l’espoir est encore possible, le pouvoir fait tout pour les persuader qu’ici, il n’y a que le désespoir et le bâton qui les attendent. De temps en temps, c’est la politique de la carotte qui est adoptée. Depuis toujours, les Mauritaniens ont suivi comme des moutons, laissant leurs dirigeants leur imposer leurs caprices. Que ceux-ci prennent garde à trop tirer sur la ficelle.
AOB (L'Authentique)