Les sachets plastiques, interdits depuis quelques années en Mauritanie, ont la vie dure. Ils refusent de disparaître malgré une loi les interdisant et les quelques mesures prises pour rendre effective l’application de la loi anti-matière plastique.
Partout dans nos marchés, ils sont visibles. A la veille de la fête du mouton, les vendeurs ambulants de ces sachets écumaient nos marchés ; ils offraient à tous les ceux qui, venus s’approvisionner à la veille de la fête, ce produit d’emballage, interdit par le gouvernement de la République.
Il y a quelque temps, on les vendait sous le manteau ou, disons, sous le boubou. Partout dans nos grands marchés et dans les boutiques de presque tous les quartiers périphériques de Nouakchott, des revendeurs offraient, au nez et à la barbe des forces de l’ordre cette matière plastique.
Les descentes de la police de l’environnement dans les marchés n’ont pas réussi à dissuader les commerçants alimentés et par la fraude aux frontières sud et est du pays voire même par des unités de production cachées dans certains endroits de Nouakchott ou des stocks dissimulés.
Pourtant, les producteurs et importateurs avaient disposé de près d’une année pour écouler leurs stocks disponibles au moment où le gouvernement a décidé d’interdire les sachets en plastique.
Pourquoi la Mauritanie n’a pas réussi à faire autant que le Rwanda ? Dans ce pays, on ne rencontre aucun sachet plastique. Même les étrangers sont priés de s’en débarrasser à l’aéroport ou aux frontières terrestres. La loi est draconienne dans ce pays réputée aujourd’hui comme étant le plus propre de l’Afrique.
En Mauritanie, le laxisme d’état entrave la mise en œuvre de nos lois. Le comité interministériel composé du ministère de l’environnement, de l’intérieur, des finances et du commerce et de la santé reste inefficace.
Si le département de l’environnement dispose de quelques maigres moyens – 0,6% du budget de l’Etat - pour mettre en œuvre cette interdiction, ces autres homologues traînent les pieds.
Le développement de la fraude qui inonde le marché mauritanien de cette matière nocive s’expliquerait aussi par le fait que les unités de fabrication des produits de substitution, notamment en papier ou autres produits biodégradables n’a pas bien suivi la mesure gouvernementale.
Il s’ajoute à cette carence gouvernementale, l’indiscipline des citoyens mauritaniens, réfractaires à la loi. Normal, parce qu’à chaque fois qu’une mesure est prise, une loi adoptée, ce sont ceux censés l’appliquer ou la défendre qui la foulent au pied.
Rappelons enfin que l’importation, la commercialisation, et l’utilisation des sacs et sachets plastiques d’emballages en Mauritanie sont officiellement prohibés, depuis le 1er janvier 2013, par la loi N° 157-2012. Cette loi interdit la fabrication, la commercialisation et l’usage des sacs en plastique, prévoit des amendes pouvant aller jusqu’à un million d’Ouguiyas. La décision de la Mauritanieintervient après celle de plus 8 autres pays africains, surtout du centre et de l’Est.
Désormais donc, tous ceux qui seraient impliqués dans la fabrication, l’importation, la distribution, la commercialisation et l’utilisation des caisses et sachets plastiques seront durement réprimés. La production locale ne couvre que 10% des besoins du marché, les 90 % restants proviennent de l’importation.
Le Calame