La Commission nationale des droits de l’Homme en Mauritanie instituée par l’ordonnance 2006- 015 du 12 Juillet 2006 perd de plus en plus en crédibilité en raison même de sa démission par rapport à sa mission première et la mainmise des autorités politiques.
Depuis 2013, les rapports de cette institution se suivent et se ressemblent. Au finish un quitus est donné au Pouvoir pour louer « ses efforts inlassables » à promouvoir les droits humains alors que ceux-ci sont allégrement violés. De quoi rendre risible les rapports –les deux derniers 2014-2015 et 2016.
Pourtant la loi (article 6 de la loi 2010-031 du 20 juillet 2010) est claire et précise à cet effet que ‘’la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) adresse annuellement au Président de la République, un Rapport annuel sur la situation nationale en matière des droits de l’homme. Le rapport fait l’état des lieux des droits de l’homme dans le pays et formule des recommandations pour leur amélioration. Ce rapport est rendu public.” Fin de citation.
Tout indique que la CNDH évite de parler des questions des droits de l’Homme. En effet, dans le rapport 2014-2015, le rapport produit ressemble à un compte-rendu des activités de la CNDH et n’aborde les droits de l’Homme que sous les œillères du « combat » de la CNDH au profit d’une meilleure visibilité du régime.
Dans le dernier rapport 2016, le rapport s’intéresse à la problématique des droits de l’Enfant. Une bonne œuvre certainement mais qui lui évite de faire la lumière sur les violations répétées des droits de l’Homme dans le pays.
Ce rapport a été remis jeudi dernier au président Mohamed Ould Abdelaziz par la présidente de la CNDH, Irabiha Abdel Wedoud. Cette dernière a été reconduite par les autorités politiques en mai dernier pour un second mandat à la tête de la CNDH.