Agriculture : Un atelier pour lancer la micro-assurance agricole, un filet de sécurité face aux chocs climatiques | Mauriweb

Agriculture : Un atelier pour lancer la micro-assurance agricole, un filet de sécurité face aux chocs climatiques

mer, 10/12/2025 - 09:58

Ouverture, mardi dernier, à Nouakchott,  d’un atelier de deux jours consacré aux micro-assurances agricoles en Mauritanie. Supervisé par le Commissaire adjoint à la sécurité alimentaire, M. Limam Abdawa, et organisé avec l’appui du Programme alimentaire mondial (PAM) et du Fonds international de développement agricole (FIDA), cet événement marque une étape clé vers la mise en place d’un mécanisme de protection des agriculteurs contre les risques climatiques.

Un contexte de vulnérabilité climatique aiguë

Dans son allocution d’ouverture, M. Limam Abdawa a rappelé l’exposition extrême de la Mauritanie aux aléas climatiques. « Sécheresses récurrentes, inondations, invasions acridiennes, maladies animales et vagues de chaleur extrême » affectent directement la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations rurales. Cette réalité justifie, selon lui, la place prioritaire qu’occupe la sécurité alimentaire dans la politique nationale, en ligne avec le programme du président Mohamed Cheikh El Ghazouani et les actions du gouvernement dirigé par le Premier ministre El Moctar Djay.

Un programme sous-régional innovant

Le commissaire adjoint a précisé que l’atelier s’inscrit dans le cadre du Programme africain de gestion intégrée des risques climatiques, lancé en mai 2025 et bénéficiant à sept pays du Sahel. Ce programme, axé sur l’innovation, repose sur trois piliers : gestion, réduction et transfert des risques climatiques. Sa mise en œuvre en Mauritanie s’appuie sur un partenariat solide avec la Banque africaine de développement, l’Agence africaine de gestion des risques et le PAM. M. Abdawa a salué le rôle crucial du FIDA, principal bailleur du projet.

La micro-assurance, pierre angulaire de la résilience

L’objectif central de cet atelier est de présenter les résultats de l’étude de faisabilité sur l’assurance agricole menée par le PAM. Selon M. Abdawa, ces conclusions permettront d’enrichir la palette des instruments de financement climatique déjà adoptés par le pays. « La mise en place d’un système d’assurance agricole constitue une étape charnière de la stratégie nationale de développement agricole », a-t-il insisté, précisant que cette démarche s’articule avec la Stratégie nationale de croissance accélérée et de prospérité partagée. Il s’agit de renforcer la protection sociale tout en réduisant la dépendance aux financements d’urgence.

Un engagement fort des partenaires internationaux

Le représentant résident adjoint du PAM en Mauritanie, M. Wilfried Kodjo, a salué cette « étape décisive pour l’avenir de l’agriculture » dans le pays. Il a indiqué que l’étude ouvre la voie à une innovation majeure : l’introduction effective de la micro-assurance agricole, financée par le FIDA via le Fonds vert pour le climat.

De son côté, le représentant du FIDA, M. Marcelin Novelis, a réaffirmé l’engagement de son institution à accompagner tous les programmes visant à renforcer la sécurité alimentaire et à atténuer les effets du changement climatique.

La cérémonie s’est déroulée en présence de cadres des ministères concernés et de représentants d’organisations internationales. Elle illustre la volonté des autorités et de leurs partenaires de doter la Mauritanie d’outils proactifs et durables pour faire face aux chocs climatiques. La micro-assurance agricole apparaît ainsi non seulement comme un instrument économique, mais aussi comme un levier de stabilité sociale et de résilience nationale.

À travers cet atelier, la Mauritanie franchit une étape concrète vers la sécurisation de son agriculture face aux défis climatiques. En associant innovation financière, partenariat international et priorité politique, le pays cherche à construire un système de protection intégré qui protège les vulnérables, stabilise les revenus agricoles et contribue à long terme à la souveraineté alimentaire nationale.