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La Mauritanie a commémoré, mardi dernier, la Journée mondiale de lutte contre la corruption, placée cette année sous le thème : “Unis avec la jeunesse contre la corruption : bâtir l’intégrité de demain”. Une cérémonie officielle, organisée à Nouakchott par l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (ANLC) en coopération avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a réuni plusieurs hautes personnalités de l’État et des institutions, témoignant de l’importance accordée à ce combat.
Une mobilisation institutionnelle de haut niveau
L’événement a été supervisé par le ministre de l’Autonomisation des Jeunes, de l’Emploi, des Sports et du Service civique, M. Mohamed Abdellahi Louly, en présence d’un parterre de personnalités dont le ministre de la Justice, le président de la Cour suprême, l’Inspecteur général d’État, le procureur général près la Cour suprême, le président du Groupe parlementaire de lutte contre la corruption et le secrétaire général de la Cour des comptes. Cette présence collective illustre la volonté d’une approche multisectorielle et coordonnée.
La jeunesse, fer de lance de l’intégrité future
Dans son discours, M. Jemal El Yedali, président de l’Autorité nationale de Lutte contre la Corruption (ANLC), a insisté sur le rôle central de la jeunesse dans cette bataille. « La lutte contre la corruption n’est plus la seule responsabilité des institutions de l’État, mais est devenue une question de conscience sociale, d’éducation civique et de fortification morale », a-t-il déclaré. Il a souligné que les jeunes représentent « l’énergie la plus capable de changement, la plus réceptive au discours de réforme, et la plus apte à porter les valeurs de transparence et de responsabilité ».
Il a également rappelé que le thème de cette année s’inscrit dans la lignée de la volonté politique du président de la République, M. Mohamed Cheikh El Ghazouani, qui a fait de la lutte contre la corruption un axe fondamental de son programme pour son second mandat, qualifié de « mandat de la jeunesse ».
Un bilan des réformes structurelles engagées
M. El Yedali a dressé un panorama des actions menées récemment par l’État, parmi lesquelles :
-L’organisation de forums publics sur la justice ;
-Le renforcement des organes de contrôle (Cour des comptes, Inspection générale d’État) ;
-La publication annuelle des rapports de la Cour des comptes ;
-L’adoption d’une stratégie nationale globale de lutte contre la corruption ;
-La révision de la loi anti-corruption et l’élaboration d’une nouvelle loi sur la déclaration de patrimoine et d’intérêts ;
-La création de l’ANLC, chargée de la prévention, de la promotion de l’intégrité et de la gestion des déclarations de patrimoine.
Il a précisé que les travaux se poursuivent pour finaliser la structure opérationnelle de l’ANLC avant la fin de la période transitoire prévue par la loi.
Soutien et appel à l’action du PNUD
Le représentant résident du PNUD en Mauritanie, M. Mansour Ndiaye, a salué les efforts du gouvernement et souligné que la lutte contre la corruption « ne se limite pas à l’adoption de lois, mais nécessite des efforts réels, en particulier de la part des jeunes, par une vigilance et une sensibilisation constantes ». Il a également rappelé l’engagement des Nations unies en faveur de la transparence et de la redevabilité.
La commémoration a été ponctuée par plusieurs présentations :
-Un exposé sur l’ANLC, par son président ;
-Un bilan de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption, présenté par l’Inspecteur général d’État, M. Sidi Mohamed Cheikh Beidda ;
-Une intervention sur le rôle des jeunes, assurée par Mme Khadijetou Allouch, coordinatrice du Forum des jeunes pour la mobilisation et la sensibilisation contre les risques de corruption.
À travers cette commémoration, la Mauritanie réaffirme son engagement dans la lutte contre la corruption, en misant résolument sur la jeunesse comme actrice du changement et gardienne de l’intégrité future. La journée a permis de mettre en lumière les réformes en cours et la vision stratégique des autorités, tout en appelant à une mobilisation collective et vigilante pour ancrer durablement une culture de la transparence et de la responsabilité.