
La commissaire à la Sécurité Alimentaire, Mme Fatimetou Khattri, et l’ambassadrice d’Italie en Mauritanie, Mme Laura Botta, ont procédé, mardi à Nouakchott, à la signature d’une convention financée par la Coopération italienne pour soutenir la résilience alimentaire dans les régions du Hodh, de l’Assaba et du Tagant. Doté d’un budget de 3 millions d’euros (1,3 milliard d’anciennes ouguiyas), ce projet triennal vise à améliorer les conditions de vie des populations vulnérables, tout en renforçant la scolarisation et la sécurité alimentaire.
Éducation et sécurité alimentaire : Un double objectif
Lors de son allocution, Mme Khattri a souligné que ce projet s’inscrit dans le cadre du programme présidentiel « Mon ambition pour la Nation », porté par le chef de l’État Mohamed Cheikh El Ghazouani et mis en œuvre par le gouvernement du Premier ministre Moctar Djay. « L’objectif est de briser le cercle de la vulnérabilité en agissant sur deux leviers : appuyer les familles via des projets générateurs de revenus et inciter à la scolarisation des enfants », a-t-elle expliqué. Concrètement, des financements seront accordés aux parents d’élèves des zones ciblées pour les encourager à maintenir leurs enfants à l’école, tout en améliorant leur autonomie économique.
Cette approche, selon la commissaire, devrait « augmenter le taux de scolarisation et poser les bases d’une renaissance éducative », essentielle pour un développement durable. Elle a également salué le partenariat historique avec l’Italie, dont les précédents financements ont déjà permis de « renforcer la résilience des communautés et soutenir des milliers de familles ».
Une coopération stratégique élargie
De son côté, l’ambassadrice Laura Botta a rappelé le dynamisme des relations bilatérales, renforcées par la présidence mauritanienne de l’Union Africaine et celle de l’Italie au G7 en 2024. « La participation du président Ghazouani au Sommet Italie-Afrique et au G7 a accéléré l’intégration de la Mauritanie dans le Plan Mattei pour l’Afrique, doté de 5,5 milliards d’euros », a-t-elle déclaré. Ce plan, lancé en janvier 2025, positionne la Mauritanie parmi les 14 pays africains bénéficiaires, avec des perspectives de coopération étendues à la santé, la pêche, la gestion des eaux du fleuve Sénégal et les énergies vertes.
« Ce projet n’est qu’une première étape. Nous travaillons sur d’autres initiatives, notamment dans l’agriculture durable, pour améliorer la nutrition et former aux techniques agroécologiques », a ajouté la diplomate, soulignant le potentiel de la Mauritanie à devenir « un leader mondial des énergies renouvelables ».
Vers une transformation structurelle
*Mme Khattri a également mis en avant l’impact à moyen terme du projet : « En liant éducation et autonomie économique, nous créons un modèle pérenne. Les enfants éduqués aujourd’hui seront les acteurs du développement de demain. » Elle a remercié l’Italie pour son soutien, notamment via l’inclusion dans le Plan Mattei, qualifié de « levier stratégique pour des relations plus prometteuses ».
La cérémonie, tenue en présence du commissaire adjoint Limam Abdawa, de responsables du CSA et de l’ambassade d’Italie, symbolise l’engagement commun contre les inégalités. Alors que les régions du centre et de l’est font face à des défis climatiques et économiques majeurs, ce partenariat illustre une volonté partagée : transformer l’aide en opportunités durables, où sécurité alimentaire et éducation deviennent les piliers d’une Mauritanie résiliente.
Avec ce nouveau chapitre de coopération, Rome et Nouakchott écrivent une diplomatie du concret, alignée sur les Objectifs de Développement Durable – une preuve que les alliances internationales peuvent, quand elles ciblent les racines de la pauvreté, cultiver l’espoir d’un avenir meilleur.