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Le Centre National des Ressources en Eau (CNRE) a lancé, mardi à Nouakchott, un atelier national de validation du rapport sur le programme d’action stratégique (PAS) du projet régional ITTAS (Iullemeden-Taoudéni/Tanezrouft Aquifer System). Cet atelier vise à améliorer la gestion, la gouvernance et la protection des ressources en eau du système aquifère transfrontalier partagé par sept pays de la région, dont la Mauritanie, l’Algérie, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Bénin et le Burkina Faso.
Un enjeu crucial pour la gestion durable des eaux transfrontalières
L’objectif principal de cet atelier est de valider un plan d’action stratégique visant à optimiser la gestion des eaux souterraines du système Iullemeden-Taoudéni/Tanezrouft, un réservoir essentiel pour les pays riverains. Ce système, qui s’étend sur plusieurs milliers de kilomètres carrés, fait face à des défis majeurs tels que la pollution (due aux rejets agricoles, miniers et industriels), la surexploitation des nappes phréatiques et les effets du changement climatique.
Dans son discours d’ouverture, le directeur général du CNRE, M. Mohamed Lemine Khatri, a souligné l’importance de cet atelier pour la réussite du projet ITTAS. « La validation de ce rapport stratégique est une étape clé pour garantir une gestion coordonnée et durable des ressources en eau partagées, essentielle à la sécurité hydrique de notre région », a-t-il déclaré.
La Mauritanie, acteur engagé dans la réforme du secteur de l’eau
M. Khatri a rappelé l’attention particulière accordée par le Président de la République, M. Mohamed Cheikh El Ghazouani, et le gouvernement du Premier ministre, M. Moctar Djay, au secteur de l’eau. « Le gouvernement a mis en œuvre d’importantes réformes et projets pour moderniser la gestion de l’eau, renforcer les infrastructures et adapter le cadre juridique aux défis actuels, notamment ceux liés au changement climatique », a-t-il expliqué.
Parmi les réalisations phares figurent :
-Le renforcement des réseaux d’eau potable dans les grandes villes comme Nouakchott, Nouadhibou et Kiffa ;
-L’amélioration de l’accès à l’eau en milieu rural, avec des projets visant à garantir un service équitable et durable,
-La révision de la loi sur l’eau pour mieux répondre aux enjeux actuels, incluant l’unification des tarifs et la restructuration des institutions du secteur.
Une coopération régionale renforcée
Le projet ITTAS, qui réunit sept pays, s’inscrit dans une dynamique de coopération transfrontalière essentielle pour préserver les ressources communes. Des ateliers similaires ont déjà eu lieu dans chacun des pays membres, permettant d’aborder des thématiques telles que la pollution, la gestion des eaux usées et l’impact du réchauffement climatique.
M. Khatri a souligné que cette initiative régionale permettra de harmoniser les politiques et de mutualiser les efforts pour une gestion plus efficace des aquifères. « Face à des défis communs, seule une approche collective peut garantir la résilience de nos ressources en eau », a-t-il affirmé.
Perspectives et prochaines étapes
Le conseiller régional du projet ITTAS a présenté les mécanismes de validation du rapport stratégique, insistant sur la nécessité de partager les résultats et de coordonner les actions entre les pays. « Ce plan d’action doit être un outil opérationnel, capable de guider nos politiques et d’anticiper les crises futures », a-t-il déclaré.
L’atelier, qui a réuni des experts nationaux et internationaux, des responsables du ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, ainsi que des partenaires techniques, marque une étape décisive vers l’adoption d’une feuille de route commune.
La tenue de cet atelier témoigne de l’engagement de la Mauritanie à promouvoir une gestion intégrée et durable des ressources en eau, en ligne avec les priorités du gouvernement et les objectifs de développement durable. En renforçant la coopération régionale et en modernisant ses infrastructures, le pays s’affirme comme un acteur clé dans la préservation d’une ressource vitale pour les générations futures.