Lors de l’ouverture de la Conférence continentale sur l’Éducation, la Jeunesse et l’Employabilité, mardi matin, le Président de la République islamique de Mauritanie et Président en exercice de l’Union africaine (UA), Monsieur Mohamed Cheikh El Ghazouani, a salué la mobilisation des éminentes personnalités présentes. Selon lui, cette conférence traduit la volonté collective de l’Afrique d’opérer une transformation qualitative des systèmes éducatifs sur le continent.
Dans son allocution, le Président El-Ghazouani a mis l’accent sur la nécessité de rendre les systèmes éducatifs africains plus inclusifs, flexibles et davantage axés sur l’autonomisation des jeunes et des femmes. Il a souligné l’importance d’adapter ces systèmes aux exigences du développement et aux mutations rapides de notre époque.
« L’éducation est l’axe principal de l’émancipation des individus et de l’édification des sociétés », a-t-il déclaré, précisant qu’elle constitue le socle sur lequel reposent l’acquisition de connaissances, le développement des compétences et la création des conditions favorables au développement des pays et des peuples.
Rappelant l’engagement de l’Union africaine envers le secteur éducatif, le Président a expliqué que l’UA a désigné l’année en cours comme l’Année de l’éducation. Ce choix reflète l’importance cruciale accordée à ce secteur dans la stratégie de développement du continent africain.
L’éducation est perçue comme un levier essentiel pour répondre aux défis actuels, tels que la création d’emplois pour les jeunes, la réduction des inégalités et l’amélioration de la qualité de vie.
Cette conférence, qui réunit des décideurs politiques, des experts, des éducateurs et des jeunes leaders de tout le continent, vise à formuler des recommandations concrètes pour améliorer les politiques éducatives en Afrique.
L’objectif principal est de garantir que les systèmes éducatifs répondent aux besoins du marché de l’emploi, tout en offrant aux jeunes les outils nécessaires pour s’adapter à un monde en constante évolution.
En conclusion, le Président Ghazouani a exhorté les participants à travailler ensemble pour bâtir un avenir où l’éducation joue pleinement son rôle de moteur de la transformation économique et sociale.
Cette conférence marque une étape importante dans l’effort collectif de l’Afrique pour faire de l’éducation un pilier central de son développement durable.
Voici le texte du discours prononcé par Son Excellence à l’ouverture de cette conférence de haut niveau :
« Au nom d’Allah, Clément et Miséricordieux,
– Excellences Messieurs les chefs d’État.
– Messieurs les ministres.
– Monsieur le Président de la Commission de l’Union africaine.
– Monsieur le Directeur général adjoint de l’UNICEF.
– Messieurs les chefs de délégations.
– Honorable public.
C’est pour moi un grand plaisir et un grand honneur, mes frères, Excellences Messieurs les Chefs d’Etat, de vous voir aujourd’hui parmi vos frères et dans votre deuxième pays, la République Islamique de Mauritanie, et de vous remercier pour votre détermination, malgré vos nombreuses préoccupations, à nous honorer en participant à cette conférence continentale sur l’éducation, tenue sous le thème « Éduquer et qualifier l’Afrique pour le 21e siècle ».
Je voudrais également adresser mes sincères remerciements au Président de la Commission de l’Union africaine et à ses collaborateurs, ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué à la préparation et à l’organisation de cette conférence, y compris les experts et les partenaires internationaux et nationaux.
L’assistance distinguée d’aujourd’hui confirme avec force la volonté du continent africain, des États et de l’UA, d’opérer une transformation qualitative des systèmes éducatifs, en les rendant plus inclusifs, plus flexibles et de meilleure qualité en termes d’autonomisation de nos jeunes et de nos femmes, et plus adaptés aux exigences du développement et aux changements rapides de l’époque.
L’éducation est l’axe principal de l’émancipation des individus et de l’édification des sociétés, qui permet d’acquérir des connaissances et des compétences et de créer les conditions du développement et de la croissance des États et des peuples. C’est pourquoi l’Union africaine a décidé de faire de cette année l’Année de l’éducation, sous le thème «Éduquer et qualifier l’Afrique pour le 21e siècle : Construire des systèmes éducatifs résilients pour accroître l’accès à une éducation inclusive, continue, de qualité et pertinente en Afrique ».
Les grandes difficultés de notre continent à relever les énormes défis auxquels il est confronté sur les plans économique, social, sécuritaire et environnemental sont dues, en grande partie, aux difficultés qu’il éprouve à mettre en place des systèmes éducatifs qui garantissent l’inclusion et la qualité, de manière à accroître leur efficacité dans la transmission des connaissances et des compétences et à donner à nos jeunes les moyens, en termes de formation et d’emploi, de libérer leur énergie créatrice et d’être véritablement la locomotive du développement et de la prospérité.
Malgré tous nos efforts pour promouvoir l’éducation, notre continent reste le plus en retard dans la réalisation du quatrième objectif de développement durable relatif à l’éducation.
L’accès insuffisant aux écoles, les faibles taux de rétention, le manque d’infrastructures, d’enseignants, de qualité globale et l’utilisation limitée des technologies éducatives contemporaines sont souvent les caractéristiques les plus marquantes de notre système éducatif. Les niveaux d’éducation sur le continent, dans son ensemble, sont très modestes, avec 35 % des enfants possédant ou dépassant à la fin de l’école primaire le niveau de compétence intermédiaire en lecture et 23 % en mathématiques à ce même stade.
Cette situation est exacerbée par une pénurie aiguë d’enseignants, le besoin du continent en enseignants en 2030 étant estimé à 17 millions d’enseignants supplémentaires. Cela s’ajoute au manque d’infrastructures et au besoin urgent de développer les programmes d’études et d’étendre l’utilisation des technologies numériques comme supports pédagogiques, en plus des crises sécuritaires, économiques et climatiques qui ont entraîné une baisse des taux de scolarisation et de rétention, en particulier chez les filles et dans les groupes et régions les plus vulnérables.
Les conflits et les crises sécuritaires ont entraîné la fermeture de 9 600 écoles en 2020, privant près de deux millions d’enfants de leur droit à l’éducation.
Il n’est pas surprenant que la faiblesse des systèmes d’éducation et de formation soit à l’origine du manque d’employabilité des jeunes et du taux de chômage élevé, des défis les plus importants pour notre jeunesse qui est notre plus grande richesse et le centre de notre vision pour mettre en œuvre l’Agenda 2063 et atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).
– Excellences,
– Mesdames et Messieurs.
Cette conférence continentale offre l’opportunité d’échanger l’opinion des spécialistes et des experts sur les défis les plus importants auxquels est confronté notre système éducatif, en termes de programmes de formation, d’élimination des disparités et des inégalités d’accès, ainsi qu’en termes de financement, d’inclusivité et de qualité. Notre présence aujourd’hui, Excellences, est pour exprimer notre soutien aux buts et aux objectifs de cette conférence.
Nous attendons des résultats de cette conférence qu’ils éclairent la voie à suivre pour développer des mécanismes d’acquisition des compétences de base et d’utilisation des technologies modernes, soutenir l’attractivité et la sécurité des écoles, qualifier les enseignants et soutenir leurs capacités, améliorer leurs conditions de travail, augmenter les niveaux d’investissement dans l’éducation et renforcer, à cette fin, les partenariats intra et multilatéraux.
En réitérant mes remerciements et en souhaitant la bienvenue à mes frères, vos Excellences, et à tous les participants à cette conférence, je souhaite que vos travaux soient couronnés de succès.
Je vous remercie et que la paix et la miséricorde d’Allah soient sur vous ».