Un groupe de docteurs a organisé un sit-in à l'intérieur des bureaux de la Commission nationale des concours en Mauritanie pour protester contre ce qu'ils qualifient de "manipulation et falsification" dans la révision des réclamations liées au concours de recrutement de 100 postes pour certaines institutions d'enseignement supérieur. Les manifestants ont exprimé leur rejet des pratiques qu'ils estiment injustes et dénoncent un processus entaché d'irrégularités.
Les protestataires, qui se sont rassemblés dans la soirée au sein des locaux de la commission, ont appelé les autorités compétentes à "intervenir rapidement et directement pour freiner la roue de la corruption, qui a dépassé toutes les limites, ignorant ses responsabilités légales et nationales". Ils ont également critiqué le fait que ces pratiques se produisent en dépit de l'engagement du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani à lutter contre la corruption.
Dans une déclaration adressée à l'opinion publique, les participants au sit-in ont exprimé leur étonnement face à l'attitude de la Commission nationale des concours, qu'ils accusent de "persister à maintenir l'injustice et à exclure les détenteurs légitimes des droits au profit du favoritisme et du népotisme". Ils estiment que ces pratiques se sont manifestées de manière flagrante lors de la révision des réclamations.
Les manifestants ont qualifié l’examen des recours de "purement formel", affirmant qu'il s'était limité à l'examen des parcours des candidats, tout en écartant les critères liés aux publications scientifiques et à l'expérience pédagogique, deux éléments qu'ils considèrent comme sujets à manipulation. Ils ont également dénoncé le non-respect des spécialités, expliquant que certains candidats retenus étaient placés dans des disciplines pour lesquelles ils n'avaient aucune compétence, bénéficiant ainsi de passe-droits.
Les protestataires ont également critiqué "l'arbitraire dans l'évaluation", affirmant que, depuis l'annonce du concours, la commission aurait multiplié les changements de critères de notation, créant ainsi une confusion parmi les candidats. Selon eux, la commission aurait d'abord mis en place une grille de notation qui a été modifiée après examen des dossiers, avant d'adopter une nouvelle grille, et, plus tard, d'introduire encore d'autres critères non mentionnés initialement.
Les manifestants ont exprimé des réserves sur la compétence et l'intégrité de certains membres du jury, mettant en avant l'existence de personnalités académiques reconnues pour leur double compétence scientifique et leur intégrité personnelle, qui auraient été ignorées. Ils affirment également détenir des preuves tangibles démontrant des violations des principes de transparence et d'équité dans le processus de sélection, et se disent prêts à les présenter publiquement.
Ce sit-in illustre le mécontentement croissant parmi les candidats au concours, qui remettent en question la gestion de la sélection pour des postes universitaires et appellent à une réforme du système de recrutement dans l'enseignement supérieur en Mauritanie.