Les maires des 18 communes du Guidimakha, se sont retrouvé le jeudi 14 janvier à Sélibabi, invités par Action Contre la Faim, pour les accompagner dans la perspective d'obtenir une vision intégrée de la problématique de la santé-nutrition dans leurs plans de développement communaux (PDC). Auparavant, durant l'année 2015, chaque commune avait bénéficié d'un atelier semblable de réflexion. Ce dernier en fait la synthèse.
Les enquêtes SMART réalisées dans les mois de soudure montrent que le taux de malnutrition globale (MAG) ne cesse d'augmenter depuis 2012 : nous sommes passés de 14,5% en juillet 2012, à 22,4% en juillet 2015. Dans le même temps, la malnutrition aïgue sévère a également augmenté, de 2,5 à 2,9%.
C'est dans ce contexte d'urgence perpétuelle, que le projet de prise en charge et de réduction des risques de malnutrition au Gudimakha a été financé par les agences ECHO et DFID (Union Européenne) jusqu'en février 2016. Un certain succès que le Directeur régional de la santé, Yacouba Tandia salue:"Aujourd'hui, la région a une couverture sanitaire de 100%, dans le cadre de la prise en charge des cas de malnutrition depuis août 2014" affirme le directeur.
"Au niveau communautaire, 394 villages sont couverts par les activités de dépistage de masse et de sensibilisation, sur les 456 existant" opine Luc Mazoires, dans son discours d'ouverture de l'atelier.
Hajiratou Ba, maire de la commune de Gouraye soulève l'intérêt de l'atelier. "Les maires sont supposés être les premiers acteurs au développement de leurs communes. C'est bien de temps à autres de nous rappeler à ce devoir, et de nous aider à impulser des stratégies d'approche dans l'amélioration de la vie de nos communautés; en l'occurence à travers l'amélioration de la santé et de la nutrition de nos enfants" explique-t-elle.
Une partie de l'analyse causale sur la malnutrition infantile au Guidimakha, sur l'aspect sécurité alimentaire, met en avant la faible productivité agricole, due à la "divagation des bêtes, à l'appauvrissement des sols, et au manque de structures permettant de retenir l'eau" résume Sallou Sakho, agent de developpement local dans la commune d'Arr.
Une problématique pour laquelle les maires sont d'accord pour mettre en place des mesures précises et dans les plus brefs délais. "Clôturer les champs, faire des barrages hydriques, doter les agriculteurs d'engrais, et de semences améliorées, taxer les propriétaires des animaux qui divaguent, sont autant de premières mesures que les communes par leurs propres moyens peuvent appliquer plus ou moins immédiatement" affirme Hamedine Sy, secrétaire général de la commune d'Ould Yengé.
Une autre des trois branches du tronc de l'analyse causale des maires et acteurs au développement du Guidimakha, concerne le volet de l'eau-hygiène et assainissement, pour lequel "l'urgence est de recouvrir les puits d'eau existant pour éviter la contamination des eaux, et de nouvelles études géophysiques pour découvrir de nouvelles sources d'eau" assure Moussa Seydou Diallo, d'ACF à Sélibabi. "Il faut aussi motiver les bénévoles dans les villages qui font de l'assainissement des espaces publics une priorité, tout en sensibilisant fortement les population sur cela et les inciter à utiliser les latrines hygiéniques. Là encore, les communes peuvent prendre en charge ces solutions esquissées et développer un plaidoyer pour attirer les bailleurs" ajoute-t-il.
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