Le Président de la République, Mohamed Cheikh El Ghazouani, également Président en exercice de l'Union Africaine, a pris part à la Conférence de Hambourg sur le développement durable. Lors de cette conférence, il a participé à un panel axé sur le thème « Mettre l'Afrique sur la voie de la prospérité en partenariat avec l'IDA ». Son intervention a mis en lumière les besoins urgents de financement de l'Afrique pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) et mettre en œuvre l'Agenda 2063 de l'Union Africaine.
L'ampleur des défis de financement en Afrique
Le Président El Ghazouani a commencé par souligner l'ampleur des besoins financiers du continent africain pour réaliser ces objectifs. Selon ses estimations, ces besoins varient entre 194 et 470 milliards de dollars. Il a rappelé la crise de la dette que traverse l'Afrique, qui a triplé entre 2009 et 2022, passant de 220 à 655 milliards de dollars. Pour faire face à cette crise, les pays africains ont un besoin crucial des ressources concessionnelles offertes par l'Association Internationale de Développement (IDA), afin de limiter les risques de surendettement
Il a également mis l’accent sur l'appel lancé en 2021 avec plusieurs chefs d'États africains pour une reconstitution ambitieuse des ressources de l'IDA. Cet appel a été entendu, puisque l'IDA 20 a permis de mobiliser 93 milliards de dollars, dont 70 % ont été alloués à l'Afrique, atténuant ainsi les effets catastrophiques de la pandémie de COVID-19 sur les économies africaines
L'impact du changement climatique en Mauritanie
Abordant la question du changement climatique, le Président Ghazouani a expliqué que la Mauritanie subit particulièrement les effets néfastes de ce phénomène, étant un pays côtier. L'augmentation des températures des océans menace le littoral du pays, tandis que les sécheresses répétées provoquent des migrations de populations et une urbanisation anarchique. Cette situation constitue un défi majeur pour la Mauritanie, qui doit à la fois lutter contre la pauvreté et s'adapter aux conséquences.
En élargissant la discussion à l'ensemble de l'Afrique, il a insisté sur le dilemme auquel font face les pays africains, qui doivent choisir entre financer l'adaptation au changement climatique ou continuer à lutter contre la pauvreté. Ce dilemme est inacceptable, a-t-il affirmé, appelant à une augmentation substantielle de l'aide au développement, en particulier des fonds de l'IDA, dont l'Afrique est le principale bénéficiaire.
L’engagement de l'IDA en Afrique
Le Président El Ghazouani a, par ailleurs, salué l'engagement de l'IDA dans le financement du développement en Afrique. Il a souligné que depuis des décennies, plus de 1,5 milliard de personnes dans le monde ont bénéficié des financements de l'IDA, dont un grand nombre d'Africains. Ces financements ont eu un impact positif et durable sur les économies africaines, y compris la Mauritanie.
Ainsi, le soutien de l'IDA a permis de renforcer le capital humain, de construire des infrastructures essentielles et de réduire les inégalités. Pour le Président El Ghazouani, les investissements de l'IDA dans des projets viables sur le long terme, tels que la protection de l'environnement et la lutte contre les inégalités économiques, sont essentiels à la prospérité de l'Afrique. Il a plaidé pour une reconstitution encore plus ambitieuse des ressources de l'IDA afin de répondre aux défis croissants posés par le changement climatique et les crises économiques.
En tant que Président en exercice de l'Union Africaine, M. Mohamed Cheikh El Ghazouani a réaffirmé l'importance du partenariat entre l'Afrique et l'IDA pour atteindre une prospérité durable. Face aux défis du changement climatique, de la dette et de la pauvreté, il a insisté sur la nécessité d'un soutien soutenu et d'une mobilisation internationale permanente.