Le dimanche 7 avril, une incursion militaire a semé la stupeur dans le village de Madallah, près de Fassala, dans la Wilaya du Hodh El Chargui, dans le sud-est de la Mauritanie. Des soldats maliens accompagnés de mercenaires russes du groupe Wagner ont pénétré dans le territoire mauritanien, suscitant l'inquiétude quant à la sécurité des habitants de la région. Selon les informations rapportées par Radio France Internationale (RFI), trois civils ont été blessés par balles.
L'alibi invoqué par les militaires maliens et leurs alliés russes évoque la poursuite de jihadistes. Cependant, cette justification semble peu convaincante aux yeux de nombreux observateurs, surtout en considérant les blessures infligées à des civils innocents dans le village de Madallah. Les conséquences désastreuses de cette incursion inopportune mettent en évidence l'impérieuse nécessité d'une réponse ferme et réfléchie de la part des autorités mauritaniennes.
Il faut dire que même si la Mauritanie a été épargnée par les attaques terroristes depuis 2011, elle n’est pas à l’abri d’infiltrations ennemies à cause du nombre croissant de réfugiés (plus de 250 000) fuyant les combats dans le nord malien que le pays a accueilli.
Suite à cet incident, des militaires mauritaniens ont été dépêchés dans le village de Madallah afin de rassurer les habitants quant à leur sécurité et de mettre en place des mesures préventives pour éviter de futures intrusions. Cette réaction rapide témoigne de l'engagement des autorités à assurer la sécurité des citoyens mauritaniens et à protéger l'intégrité territoriale du pays.
Commentant les résultats du conseil des ministres, Nani Chrougha, Ministre du Pétrole, de l’Énergie et des Mines, a souligné que des forces armées peuvent parfois franchir involontairement les frontières lors d'opérations militaires, en raison des réalités géographiques. Cependant, il a également insisté sur le fait que l'armée mauritanienne répondra de manière ferme à toutes les incursions étrangères délibérées. Cette déclaration reflète la détermination du gouvernement à défendre les intérêts nationaux et à garantir la sécurité de ses citoyens.
Cette incursion soulève des préoccupations majeures concernant la sécurité des citoyens mauritaniens et l'intégrité territoriale du pays, en particulier à quelques mois de la fin du premier mandat présidentiel de Mohamed Cheikh El Gazouani. Les habitants des zones frontalières avec le Mali ont déjà été témoins de plusieurs incidents impliquant des soldats maliens ou leurs alliés de Wagner, souvent avec des conséquences tragiques, telles que des exécutions sommaires à caractère ethnique (maures et pular).
Rappelons qu’il y a deux ans, une commission d'enquête mixte avait été mise en place après la mort de plusieurs civils mauritaniens dans des conditions douteuses du côté malien de la frontière.
Dans tous les cas de figure, cet incident, qui risque de se répéter, met en évidence la nécessité pour les autorités mauritaniennes de maintenir une vigilance constante et de prendre des mesures décisives pour protéger la population et préserver l'intégrité du territoire national face à de telles incursions étrangères. Il souligne également l'urgence d'une coopération régionale accrue pour faire face aux défis sécuritaires au Sahel et pour prévenir de nouveaux incidents préjudiciables à la paix et à la stabilité dans la sous région.