Sahara Médias - Lundi dernier, Vatoun, une étudiante mauritanienne en Turquie s’est réveillée après avoir senti son lit bouger et observé une table non loin d’elle avancer lentement dans sa direction.
Elle s’est empressée de réveiller sa collègue de chambre et de quitter précipitamment le complexe résidentiel de la ville turque d’Adana, rejoignant ainsi de nombreuses autres personnes dans la rue.
Après cette première secousse tellurique, les deux étudiantes se sont retrouvées pieds nus, grelottant de froid, au milieu de nombreuses foules d’habitants de l’une des villes les plus touchées par le tremblement de terre, que le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié de tremblement de terre le plus violent que la Turquie ait connu depuis 1935.
Dans une conversation avec Sahara Medias, Vatoun a déclaré que le complexe dans lequel elle habitait avec sa sœur et un groupe d’étudiants Mauritaniens n’a pas été affecté par le tremblement de terre, contrairement à d’autres habitations dans la zone désormais inhabitable.
Vatoun et certains étudiants mauritaniens ont tenté de revenir à l’immeuble où ils habitaient, mais les autorités turques les en ont empêché, craignant d’éventuelles répliques qui peuvent suivre la première secousse tellurique.
A l’air libre
Depuis le tremblement de terre les étudiants mauritaniens ne peuvent plus revenir dans leurs lieux de résidence et se retrouvent parmi les habitants de la ville dans des centres d’accueil aménagés par les autorités turques dans des mosquées ou des places publiques.*
Ces étudiants passent leur journée dans des cafeterias pour suivre les nouvelles du tremblement de terre pour revenir pour dormir la nuit dans les centres d’accueil, malgré les basses températures lors de cet hiver rugueux.
Malgré tout cela, Vatoum s’estime chanceuse pour ne s’être pas trouvée à Diyarbakir lors du tremblement de terre où elle serait restée prisonnière dans cette ville et ne pouvant pas voyager pour rester avec sa sœur dans la ville d’Adana dans ces conditions difficiles.
Dans la Ville de Diyarbakir les dégâts sont très importants des immeubles d’habitations se sont effondrées de même que des sites archéologiques et Vatoun ajoute avoir vu des images terrifiantes de l destruction de sa ville diffusées par les médias.
L’ambassade absente
Le nombre d’étudiants mauritaniens en Turquie est estimé à plusieurs centaines, dans des universités, dont la plupart se trouvent dans les villes du sud, où se trouve l’épicentre du tremblement de terre à l’origine de la catastrophe qui a secoué le monde entier.
Ces étudiants sont répartis entre les universités des villes de « Gaziantep », « Diyarbakir », « Adana » et Kahramanmaras.
Ces mêmes villes qui défrayent la chronique depuis quelques jours, surtout cette dernière ville qui a enregistré le plus grand nombre de morts et le plus grand nombre de destructions.
Fatoun, activiste au sein de l’Union des étudiants, a déclaré à Sahara Medias, qu’elle a contacté des étudiants mauritaniens dans la ville de « Kahramanmaras » pour se rassurer sur leur sort après le tremblement de terre.
Elle a ajouté que le jour du tremblement de terre seuls deux étudiants mauritaniens se trouvaient dans la ville et qu’ils n’ont pas été blessés, les autres étudiants s’étaient rendus, il y a quelques jours, à Istanbul.
Les deux étudiants qui se trouvaient dans la ville de Kahramanmaras ont quitté la ville et se trouvent actuellement avec les autres étudiants à Istanbul.
Alors que des étudiants mauritaniens se sont rendus au nord de la Turquie, d’autres sont restés bloqués sans pouvoir revenir dans leurs résidences, installés dans des centres d’accueil dans les mosquées, les écoles, ou les universités, craignant d’éventuelles répliques de l’activité sismique.
Les étudiants affirment que l’ambassade de Mauritanie ne les a pas contactés pour se rassurer sur leur sort ou sur leurs conditions dans lesquelles ils vivent.