Le Calame - « Légèreté dans les accusations », « interférence dans la mission des magistrats », « violation de l’indépendance de la Justice », « outrage », c’est ainsi que certains ont qualifié le rapport de la CNDH rendu public le 14 Octobre dernier. Il a en tout cas assez bien tapé dans le mille pour émouvoir le troisième pouvoir de notre république.
Et donner un peu de vigueur au débat qu’elle est censée entretenir. Comme toutes les institutions de celle-ci, la Justice doit travailler au bien commun et ses actes, comme ceux de l’Exécutif, du Législatif et de la Presse restent soumis à la critique publique.
Indépendance ne signifie pas tour d’ivoire. Ce ne sont certainement pas les observations adressées à notre Justice par des personnes compétentes – maître Bouhoubeyni sait très bien de quoi il parle – qui pourraient « ébranler la confiance des citoyens » mais bien plutôt l’incapacité de celle-là à les prendre en compte et corriger ses lacunes.
On ne le répètera jamais assez : la vitalité d’une république repose sur l’intensité, la largeur et la profondeur du débat. Du moindre taxi aux plus hautes instances de l’État, en passant par toutes les structures privées ou publiques réunissant un nombre variable de citoyens de notre Nation commune, nous avons à discuter sur tout ce qui nous touche collectivement, nous rapproche ou nous éloigne du bien et du mieux.
Certes, nous n’avons pas tous les mêmes compétences ni les mêmes points de vue et, si cela nous demande une certaine dose d’humilité et, surtout, de respect, ce sont ces différences et leur libre expression qui fondent la richesse et le progrès de notre communauté nationale.
Merci à maître Bouhoubeyni de nous l’avoir rappelé à la veille du soixante-deuxième anniversaire de notre indépendance et merci à nos juristes d’en tirer profit pour tous ! Longue et heureuse vie à notre Mauritanie !
Ahmed Ould Cheikh