La Mauritanie a lancé la nouvelle Fisheries Transparency Initiative (l’Initiative pour la Transparence dans le Secteur de la Pêche – FiTI) mercredi, signalant le début de la fin d’une confidentialité des contrats de pêche qui facilite la surpêche partout dans le monde.
Le long de ses 720 km de côtes, la Mauritanie possède des ressources halieutiques parmi les plus riches au monde. Comme d’autres nations côtières, le pays dépend fortement de la pêche pour l’emploi, l’alimentation et la nutrition. Mais la surpêche, la dégradation des écosystèmes et le changement climatique menacent les pêcheries de Mauritanie et celles de ces pays, tandis que de nombreuses études démontrent les avantages d’une meilleure gestion des ressources.
« La bonne gouvernance constitue une voie incontournable pour sortir l’Afrique du paradoxe accablant d’être un continent aux ressources abondantes dont de nombreux citoyens souffrent encore de précarité, » a déclaré le Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz lors d’une conférence internationale dans la capitale mauritanienne pour lancer officiellement la FiTI.
« Mais il ne s’agit pas seulement de transparence dans la pêche, il s’agit de garantir notre sécurité alimentaire, ainsi que de protéger nos emplois et nos sources de subsistance. C’est une question de stabilité sociale, » a-t-il déclaré.
Le Sénégal et l’Indonésie se sont également engagés dans l’initiative.
« La FiTI doit nous pousser à mieux gérer nos ressources. Nous devons en appeler à nos partenaires de l’UE, de Russie, de Chine et du Japon à aider les pays africains à gérer leurs pêches durablement, » a déclaré le Président sénégalais Macky Sall. « C’est un enjeu pour l’humanité. »
« L’Indonésie est aussi engagée que la Mauritanie, nous allons mettre en œuvre cette initiative, » a affirmé Yunus Husein, état-major spécial de la Force Opérationnelle Anti-Pêche Illégale Indonésienne, Non-régulée et Non-réglementée.
La FiTI est ancrée dans deux idées fondamentales : la transparence et la participation. Ensemble, ces piliers améliorent la qualité de l’information disponible pour faciliter les discussions ainsi que le processus selon lequel des décisions de gestion sont prises. La collaboration entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile aideront également à bâtir la confiance nécessaire pour une gestion des pêches responsable.
Peter Eigen, l’un des plus grands activistes au monde luttant pour la bonne gouvernance et fondateur de Transparency International, a salué les engagements de la Mauritanie, de l’Indonésie et du Sénégal.
« Cela démontre également le besoin urgent que nous avons de mieux gérer le secteur de la pêche, » a-t-il dit. « La FiTI ne pourra pas résoudre tous les problèmes, mais elle fait certainement partie de la solution. »
Observant les longues pirogues partir en mer, Barro Diop, un pêcheur artisanal, veut que ses enfants et ses petits-enfants puissent eux-aussi continuer à pêcher : « Il y a des générations et des générations qui vont venir. C’est vrai nous on a terminé, mais nos fils et nos petit-fils, on veut qu’ils trouvent quelque chose de meilleur, nous voulons que ces pêcheurs vivent mieux que nous. »