Le ministre des Affaires économiques : 55% des projets connaissent des lenteurs dans l'exécution | Mauriweb

Le ministre des Affaires économiques : 55% des projets connaissent des lenteurs dans l'exécution

mar, 28/06/2022 - 17:46

AMI - L’atelier sur le suivi de la performance du portefeuille des projets et programmes de développement en Mauritanie, organisé par le ministère des Affaires économiques et de la Promotion des Secteurs productifs a démarré lundi à Nouakchott.

L’objectif principal du présent atelier est de convenir des voies et moyens pour appliquer les directives du Président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed Cheikh El Ghazouani, en vue de permettre un suivi rapproché et une réactivité rapide afin d’identifier à temps les raisons des retards d’exécution des projets, de situer les responsabilités et d’apporter les solutions correctives idoines.

Ce suivi permettra aussi de distinguer et de saluer les projets et programmes qui s’exécutent à la satisfaction des différentes parties prenantes.

Ouvrant les travaux d’atelier, le ministre des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs Productifs M. Ousmane Mamoudou Kane, a souligné que cet atelier est l’occasion de discuter des conclusions du rapport de la revue de la performance du portefeuille de l’exercice (2021), notamment son diagnostic, ses recommandations et le plan d’actions qui en découle, en vue d’améliorer l’exécution des projets a-t-il dit.

Voici le texte intégral de ce discours:

«Je voudrais avant tout vous remercier pour votre présence à cet atelier sur le suivi de la performance du portefeuille des projets et programmes en Mauritanie. Votre participation massive témoigne de l’intérêt que vous portez à ce sujet d’une importance capitale pour le développement de notre pays.

Comme vous le savez, cet atelier fait suite à la rencontre du Président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed Cheikh El Ghazouani, avec les coordonnateurs des projets, le 7 juin dernier, au cours de laquelle, il a donné des orientations claires et des directives fermes parmi lesquelles la soumission au Conseil des Ministres, sur une base mensuelle d’un rapport de suivi sur l’exécution des projets.

C’est aussi l’occasion de discuter avec vous les conclusions du rapport de la revue de la performance du portefeuille de l’exercice 2021, notamment son diagnostic, ses recommandations et le plan d’actions qui en découle, en vue d’améliorer l’exécution des projets.

Permettez-moi, de partager avec vous quelques réflexions que m’inspire le rapport de la revue de la performance du portefeuille, que je trouve très édifiant et de grande qualité.

Comme vous le savez, ce rapport s’est nourri des contributions des coordonnateurs de projets qui ont bien voulu répondre au questionnaire transmis par notre lettre circulaire du 28 décembre 2021, en vue de recueillir des informations utiles sur l’exécution des projets.

Je voudrais sur ce point, relever pour le regretter, que sur les 110 projets du portefeuille, 50 projets seulement ont fait l’objet de réponses, soit un taux de 45% du nombre des projets, représentant 50% du montant global du portefeuille.

Je voudrais remercier les coordonnateurs de projets qui ont répondu au questionnaire et saluer leurs sens des responsabilités. J’exhorte tous les coordonnateurs de projets à prendre la mesure des enjeux et de bien vouloir répondre aux questionnaires qui leur seront envoyés à l’avenir, en vue d’apprécier leur performance et de s’améliorer si nécessaire. Comme le dit l’adage, si on ne peut reconnaitre un échec, on ne peut pas le corriger. Si on ne peut reconnaitre un succès ou un échec on ne peut rien en apprendre.

Je voudrais aussi souligner pour m’en désoler, que plus de la moitié du portefeuille, soit 55%, est composée de projets problématiques qui sont des projets connaissant des lenteurs dans leur exécution. Parmi ces projets problématiques:

• 47,5 % enregistrent des dépassements d’au moins 2 ans par rapport à leurs dates initiales de clôture, avec des projets qui ont des dépassements allant jusqu’à 9 ans;

• 26,2 % n’ont fait l’objet d’aucun décaissement plus de 12 mois après la signature de leurs conventions de financement, avec des Projets qui n’ont connu aucun décaissement plus de 6 ans après la signature de leurs conventions de financement;

• 18,1% enregistrent des taux de décaissement au-dessous de 50% à moins d’une année de leurs dates de clôture, avec des projets qui ont moins de 10% de décaissement à moins d’une année de leurs dates de clôture; et

• 8,2% ont moins de 10% de taux de décaissement 2 ans après la signature de leurs conventions de financement, avec des projets qui ont moins de 10% de décaissement jusqu’à 6 ans après la signature de leurs conventions de financement.

Vous conviendrez avec moi que cette situation n’est pas viable et ne saurait prospérer. Elle représente une perte importante pour notre pays:

• en termes de coût financier dû aux commissions d’engagement sur les montants non décaissés des prêts de bailleurs de fonds, notamment multilatéraux. Ces montants, qui peuvent être importants, sont inutilement payés par le Trésor Public;

• en termes de manque à gagner pour de nouvelles allocations de ressources par nos partenaires financiers, à un moment où la compétition est de plus en plus vive entre pays pour accéder aux ressources les moins onéreuses ; et

• en termes de coûts d’opportunité résultant des retards de la mise à disposition des populations bénéficiaires des résultats attendus des projets et programmes.

Nous devons à la vérité de dire que, quand bien même les causes des contre-performances évoquées sont diverses, les coordonnateurs de projets en ont une part de responsabilité. Car, il leur appartient d’exercer toutes les diligences nécessaires pour délivrer des réalisations de qualité, dans les délais impartis et dans la limite des budgets alloués.

A travers les projets, les coordonnateurs sont comptables à des degrés divers auprès des populations mauritaniennes:

• en leur qualité de contribuables, préoccupés par l’efficience dans l’utilisation des ressources publiques affectées aux projets;

• en tant qu’usagers intéressés par la qualité des produits et services générés par les projets ; et

• en leur qualité de citoyens, soucieux de l’efficacité des projets en vue de l’atteinte des objectifs socio-économiques fixés.

Des changements dans la manière de faire sont donc plus que nécessaires pour inscrire les projets dans des trajectoires de performance, en vue d’atteindre les résultats attendus.

Cet état de fait n’est pas une fatalité, il peut être corrigé et il doit être corrigé. Une expérience récente a montré que des projets de notre portefeuille qui étaient dans une situation désespérée, ont pu devenir performants, grâce à des mesures rigoureuses d’assainissement et un suivi rapproché.

C’est dans cette dynamique que s’inscrit le mécanisme de suivi mensuel décidé par le Président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed Cheikh El Ghazouani.

Cet outil représente un levier d’action essentiel qui répond au triple objectif suivant:

• le pilotage pour éclairer les décisions à prendre pour la bonne marche des projets ;

• la redevabilité pour rendre compte de l’état d’avancement des activités des projets et du degré d’atteinte des objectifs fixés ; et

• l’apprentissage pour permettre aux différents acteurs des projets d’en tirer les leçons en vue de leur amélioration.

Mesdames et Messieurs

Le document que vous aurez à examiner au cours de cet atelier, a été préparé pour vous aider à mettre en œuvre les directives énoncées. Il décline les outils opérationnels de planification, de collecte d’information et de reporting nécessaires à cet effet.

Il respecte aussi les principes d’équité dans le traitement des parties prenantes, de transparence dans l’évaluation de la performance et d’imputabilité de tous détenteurs de responsabilité dans l’exécution des projets.

Il va sans dire qu’il est attendu de vous des contributions utiles en vue de l’amélioration du document et qu’il soit désormais le vôtre.

Je demeure convaincu qu’à la fin de cet atelier, vous vous serez bien familiarisés avec ses outils et concepts et que vous vous serez appropriés ce mécanisme pour vous permettre de délivrer dans les délais ce qui est attendu de vous.

Je voudrais vous assurer de la disponibilité de l’équipe de mon département pour vous assister dans cette tâche chaque fois que de besoin.

Le document que vous aurez à examiner au cours de cet atelier, a été préparé pour vous aider à mettre en œuvre les directives énoncées. Il décline les outils opérationnels de planification, de collecte d’information et de reporting nécessaires à cet effet.

Il respecte aussi les principes d’équité dans le traitement des parties prenantes, de transparence dans l’évaluation de la performance et d’imputabilité de tous détenteurs de responsabilité dans l’exécution des projets.

Il va sans dire qu’il est attendu de vous des contributions utiles en vue de l’amélioration du document et qu’il soit désormais le vôtre.

Je demeure convaincu qu’à la fin de cet atelier, vous vous serez bien familiarisés avec ses outils et concepts et que vous vous serez appropriés ce mécanisme pour vous permettre de délivrer dans les délais ce qui est attendu de vous.

Je voudrais vous assurer de la disponibilité de l’équipe de mon département pour vous assister dans cette tâche chaque fois que de besoin.

Je ne saurais terminer, sans réitérer l’importance que le Président de la République et le Gouvernement accordent à ce travail qui est une condition nécessaire pour accélérer le rythme d’exécution des projets, afin de leur permettre d’atteindre les résultats escomptés, notamment l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens.

En souhaitant plein succès à vos travaux, je déclare ouvert l’atelier sur le suivi de la performance du portefeuille des projets et programmes de développement en Mauritanie».