Le Calame - Ould Abd El Aziz, encore et toujours le bouc émissaire à chasser loin dans le désert… Cette focalisation excessive sur l’ex-Président, sans ses principaux acolytes, est injuste et suspecte.
La responsabilité de ses bras droits n’est pas moins importante et manifeste, dans la manière dont le pays fut ruiné pendant les dix dernières années. Tout comme lui, ils ont profité du pouvoir et doivent être, à ce titre, considérés comme des complices de tous les abus commis sous son régime, de la corruption aux conflits d’intérêt en passant par l’enrichissement injustifiable.
Personne ne peut comprendre que ces fonctionnaires ne soient pas poursuivis, au même titre que l’ex-chef de l’État, surtout ceux parvenus en l’espace de quelques années, selon certaines sources, au rang des premières fortunes du pays.
Quelle logique derrière leur absolution ? Comment peuvent-ils s’en tirer aussi facilement ? Comment ces collaborateurs zélateurs de l’ancien chef de l’État osent-ils dégager leur responsabilité, en invoquant les ordres de l’ex-Raïs ?
Un ministre qui reçoit un ordre verbal du président de la République lui demandant d’agir de manière contraire à la loi n’est pas considéré comme un exécutant mais comme un co-responsable : il dispose d’un pouvoir réglementaire délégué dans la limite de ses fonctions et doit pouvoir dire non. À défaut démissionner. Il s’expose, sinon, à être poursuivi pour ses actes et ne saurait s’abriter derrière des ordres reçus du Président.
Enfin, le présent régime qui prétend à l’exemplarité et qui compte juger, à juste titre, Ould Abd El Aziz, doit faire preuve d’une tolérance zéro à l’égard de la corruption et juger ses propres acolytes soupçonnés de corruption. Mais la capacité de nuisance de ces malfaiteurs n’a toujours pas été anéantie puisqu’ils occupent aujourd’hui de hauts postes de responsabilité, alors qu’ils auraient dû être démis de leur fonction pour se consacrer à leur défense. Bref, on est loin de la fin de l’impunité…
Ahmed ould Cheikh