UFP - Mus par leur attachement sincère à la patrie et par leur désespoir quant à la situation qui prévaut dans notre pays, de nombreux acteurs politiques et intellectuels patriotes en appellent, de plus en plus, à une violence aux conséquences imprévisibles et au retour au régime militaire en vue de sortir notre pays de l'impasse actuelle.
C'est comme s'ils oubliaient que le ras-le bol résultant des coupures récurrentes du courant, du manque d'eau potable dans certains quartiers de Nouakchott et d'autres villes du pays, de la hausse vertigineuse des prix qui ont provoqué des manifestations et du désespoir suscité par l'aveu, par le pouvoir, de son impuissance à apporter des solutions immédiates, étaient autant de motifs de désillusion qui ont servi d'alibis et de premières munitions pour plonger notre pays dans le piège de la "décennie perdue".
Et c'est ainsi qu'a été étouffée la première transition démocratique qui restaurait la dignité et le pouvoir au citoyen, laissant le pays à la merci d'un aventurier despotique.
Que peut-on attendre d'un retour à la case départ, d'un nouveau pouvoir militaire ? Celui-ci ne pourra générer que ce qu'il a déjà donné.
Certes la situation est insoutenable avec la détérioration des conditions de vie des citoyens, de la recrudescence de la pauvreté, du chômage, de l'insécurité et de l'incapacité du pouvoir à opérer une véritable rupture avec le système des disparités, de l'exclusion et de la gabegie.
Mais la solution ne sera, en aucune manière, de recourir au cercle vicieux des régimes militaires qui conduisent à des élections puis sur un retour au régime militaire.
Pour peu que ces compatriotes se départissent de l'écran de pessimisme, ils s'apercevront qu'il existe de réels atouts sur lesquels on peut s'appuyer pour explorer une autre approche: une voie plus sûre qui consolide la trajectoire démocratique du pays et préserve la paix civile et la stabilité dans un environnement de plus en plus trouble.
Parmi ces atouts, on peut parier sur une prise de conscience perceptible des citoyens et leur propension à agir et revendiquer, collectivement, d'être mieux impliqués dans la gestion de leurs affaires et aussi l'engouement de la classe politique pour la recherche de solutions consensuelles afin d'initier les nécessaires réformes plutôt que de se complaire dans des polémiques et des surenchères politiques et ethniques qui ont anéanti plus d'un pays.
Le président de l'UFP
Mohamed o Maouloud.