Le Calame - Le pôle des juges d’instruction anti-corruption conduisant l’information dans l’affaire contre l’ancien président de la République, Mohamed Abdel Aziz, et plus de 30 autres personnalités de son régime, a décidé de le placer « sous contrôle judiciaire renforcé » sur la base d’un avis médical motivé, suite à une double opération à l’hôpital de cardiologie de Nouakchott, il y un peu plus d’un mois.
Cette mesure a eu pour effet de relancer la bataille d’opinion autour du dossier à travers les sorties médiatiques des avocats des deux (2) parties, l’Etat, constitué partie civile, et la défense de l’ancien président de la République.
Ainsi, dans cette vidéo, maître Taleb Khyar, membre du collectif constitué en faveur de l’ex-homme fort de Nouakchott, dénonce le concept « de contrôle judiciaire renforcé ».
Une mesure inédite « qui n’est prévue par aucune disposition de la loi mauritanienne » (Code de Procédure Pénal).
Cette décision consacre « une irruption du ministère de l’intérieur et de la police dans une procédure judiciaire, en violation des droits élémentaires de la défense ».
Elle a pour conséquence le déplacement de l’endroit dans lequel était détenu Mohamed Abdel Aziz (Ecole Nationale de Police), vers sa propre maison « devenue désormais une véritable prison de haute sécurité, au sein de laquelle il est privé de ses droits, et parfois des services élémentaires du quotidien », s’insurge la robe noire.
L’ancien président de la République et 12 personnalités en vue de sa décennie de règne, sont poursuivies pour un chapelet d’infractions liées à la gestion des affaires publiques/attribution de marchés dans divers secteurs (corruption, dissipations de biens publics, blanchiment…) sur la base d’un rapport de plus de 800 pages établi par une Commission d’Enquête Parlementaire (CEP).
La défense de l’ex-président dénonce la violation des articles 92 et 93 de la constitution, estimant qu’Aziz ne peut poursuivi que devant la Haute Cour de Justice (HCJ) pour crime de haute trahison.