Blue Manifesto: CAPE et ses partenaires signent. Voilà pourquoi : | Mauriweb

Blue Manifesto: CAPE et ses partenaires signent. Voilà pourquoi :

mar, 04/02/2020 - 18:49

CAPE et ses partenaires, la Société suédoise pour la conservation de la nature (SSNC) et Pain pour le Monde (PPM), ont rejoint les quatre-vingt-dix-neuf autres organisations de la société civile européenne qui appellent l'UE à placer l'océan au cœur de ses stratégies climatiques via un plan de sauvetage sur dix ans appelé Blue Manifesto. Le manifeste présente des actions spécifiques, étape par étape, pour rendre l'océan en bonne santé d'ici 2030, en insistant sur une transition complète vers une pêche à faible impact et une planification des activités humaines qui soutiennent la restauration d'écosystèmes marins florissants.

Nous pensons que le Blue Manifesto comble les lacunes de la stratégie de croissance bleue de l'UE et, bien qu'il se concentre sur les eaux de l'UE, il contient des aspects essentiels que CAPE et ses partenaires SSNC et PPM souhaiteraient voir appliquer par l'UE dans le cadre de la dimension extérieure de sa politique commune de la pêche.

Ces aspects clés pour CAPE dans le Blue Manifesto sont les suivants :

  1. L'UE doit prendre "des mesures pour mettre fin à la pêche illégale, non déclarée et non réglementée dans ses eaux, par sa flotte ou par ses citoyens". Aujourd'hui encore, certains navires battant pavillon d'un État membre de l'UE auraient pêché illégalement sur les côtes africaines.

  2. L'UE devrait supprimer les "exonérations de la taxe sur le carburant pour les navires de pêche". L'exonération de la taxe sur le carburant constitue un soutien important pour les chalutiers actifs dans les eaux côtières d'Afrique de l'Ouest, sans lequel nombre d'entre eux ne pourraient pas pêcher de manière rentable. Les chalutiers côtiers sont de loin la flotte la plus destructrice des écosystèmes marins côtiers africains.

  3. L'UE devrait établir "un moratoire sur l'exploitation minière en eau profonde" et plaidoyer "pour l'adoption d'un moratoire mondial". L'exploitation minière en eaux profondes a plusieurs conséquences pour la pêche artisanale, notamment en Afrique. L'UE investit de plus en plus en Afrique. CAPE a plaidé pour que l'UE mette fin à tout financement public de l'exploitation minière en eaux profondes en Afrique, et bien que cela n'ait peut-être pas d'effet immédiat sur la réduction des projets de combustibles fossiles en mer, l'UE pourrait être un catalyseur du changement.

  4. L'UE devrait “passer entièrement à la pêche à faible impact" d'ici 2030. L'appel lancé par les citoyens européens dans la rue pour demander à leurs gouvernements de prendre des mesures contre le changement climatique ne peut être ignoré. En effet, l'UE, respectant le principe de cohérence entre les politiques internes et externes, devrait également protéger et promouvoir la pêche à faible impact dans ses relations avec les pays africains.

     

  5. L'UE devrait veiller à ce que "toute la production aquacole dans les mers de l'UE soit non polluante et ne repose pas sur des ingrédients alimentaires d'origine marine". Depuis 2015, les partenaires africains de la CFFA exigent la fermeture des usines de farine de poisson qui dépendent du poisson frais. Alors que cette farine de poisson est exportée en Chine, au Vietnam ou en Europe, l'utilisation de poisson frais dans ces usines affecte la sécurité alimentaire des communautés côtières, tandis que des emplois et des moyens de subsistance, notamment pour les femmes, sont perdus.