Discours du Président de la République au Comité de haut niveau de l’Union Africaine pour la Libye | Mauriweb

Discours du Président de la République au Comité de haut niveau de l’Union Africaine pour la Libye

ven, 31/01/2020 - 09:16

Le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a appelé, jeudi matin, la communauté internationale à trouver avec les Libyens la bonne formule pour un cessez-le-feu durable, afin de donner une chance réelle au dialogue et à la négociation.

Il a mis en garde contre l'usage de la force, qui ne peut qu’aggraver la crise et détériorer davantage la situation sécuritaire sur le terrain, hypothéquant du même coup le devenir du peuple libyen. Il a également souligné que l'Afrique doit être partie prenante dans la recherche de la solution de la crise libyenne.

C’est dans un discours prononcé devant le Comité de haut niveau de l’Union Africaine pour la Libye, à Brazzaville (Congo), que le Président de la République a lancé cet appel.

Voici le texte intégral de ce discours :

"Excellences Messieurs les Représentants des Chefs d’Etat et Chefs de délégation,

Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine,

Monsieur le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies,

Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi, d’abord, de présenter mes sincères remerciements à Son Excellence Monsieur le Président Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo, président du Comité de haut niveau de l’Union africaine pour la Libye, pour la chaleur de l’accueil et l’hospitalité dont nous avons été l’objet depuis notre arrivée dans cette belle ville de Brazzaville.

Vous allez aussi me permettre, avant d’aborder le sujet de notre réunion, d’exprimer toutes nos condoléances au Président Sassou pour la perte regrettable d’un membre important de sa famille.

Je saisis donc l’occasion de notre rencontre, aujourd’hui, pour saluer les efforts appréciables que Son excellence n’a cessé de déployer à la tête de ce comité, en vue d’aider à une solution pacifique, consensuelle et pérenne de la crise libyenne.

En effet, la situation libyenne constitue une crise majeure pour la communauté internationale, mais d’abord et surtout pour le continent africain. Nous ne pouvons pas, au moment où nous parlons d’intégration économique régionale, de zone de libre-échange, d’union et de solidarité, assister passivement à la décomposition d’un des États fondateurs de l’Union africaine. D’abord pour le peuple libyen lui-même, qui a droit à la stabilité, à la sécurité, à la prospérité, mais aussi pour l’Afrique toute entière, qui subit de plein fouet l’impact négatif de l’instabilité et de la violence qui sévit dans ce pays, devenu, malgré lui, refuge de milices armées incontrôlées, et réserve stratégique, en hommes et en armes, des groupes terroristes agissant en Afrique.

La crise libyenne perdure par le fait des interventions étrangères et la prolifération des armes. Il est donc nécessaire que la communauté internationale se donne les moyens de gagner la paix en Libye. Et ce, afin d’amener les parties en conflit à un dialogue exclusif débouchant, à terme, sur une solution de règlement pacifique de la crise, garantissant l’intégrité territoriale de la Libye et le droit du peuple libyen à s’organiser et s’auto-administrer, loin de toute ingérence étrangère.

L’union africaine, quant à elle, ne peut rester en dehors de la recherche d’une solution de l’affaire libyenne. L’Afrique doit être partie prenante dans la recherche de cette solution, tout comme elle doit redoubler d’efforts en vue de sauver et de protéger les migrants et les réfugiés en Libye.

Mesdames et Messieurs,

L’usage de la force en Libye ne peut qu’aggraver la crise et détériorer davantage la situation sécuritaire sur le terrain, hypothéquant du même coup le devenir du peuple libyen. En conséquence, la communauté internationale doit trouver avec les libyens la bonne formule pour un cessez-le-feu durable, afin de donner une chance réelle au dialogue et à la négociation. Autrement, la crise perdurera, et ses effets négatifs sur le peuple libyen et sur la sécurité et la stabilité en Afrique toute entière s’amplifieront.

Nous restons cependant convaincus que le Comité de haut niveau de l’Union africaine pour la Libye, grâce au leadership de son président, au dynamisme et la volonté sincère des pays qui y sont représentés, contribuera de manière positive à la conception et à la mise en œuvre d’une solution pacifique à la crise libyenne, afin que ce pays préserve son intégrité territoriale, retrouve la paix, et reprenne, dans la stabilité et le développement, le rôle de premier plan qu’il a toujours joué au sein de l’Union africaine.

Je vous remercie".

Ami