Présidentielle 2019- L’imparable second tour | Mauriweb

Présidentielle 2019- L’imparable second tour

dim, 16/06/2019 - 18:39

Alors que la campagne électorale s’engage, cette semaine, dans sa dernière ligne droite avant le scrutin du 22 janvier 2019, il semble qu’un second tour reste incontournable pour départager les six protagonistes. A moins que les baïonnettes ne s’en mêlent.

Depuis le 7 juin 2019, les six candidats engagés pour la présidentielle 2019 ont sillonné la majorité des régions du pays pour convaincre les citoyens de leur accorder leur confiance le 22 juin. Une campagne qui s’est généralement passée dans des conditions acceptables eu égard à l’interventionnisme réputé de l’administration publique en faveur des candidats présentés par le régime.Il ne reste donc plus qu'une semaine pour tenter d'élargir le champ des sympathisants avant le jour "j".

 

Pas de raz-de-marée pour le candidat du régime

Présumé le mieux loti en termes de logistique et de soutien de l’administration publique, le candidat Mohamed Ould Ghazouani ne semble pas faire le plein d’électeurs. Les images renvoyées par ses meetings et l’affluence qui y prévaut ne semblent pas convaincre une majorité absolue des mauritaniens à le hisser au premier tour. Les principales failles dans le discours du candidat et les difficultés qu’il a à ne pas assumer le bilan de gestion du président sortant et les audios distillés qui ont choqué ses compatriotes qui le créditaient dhomme sobre et correct, continuent d’en empêcher le plein essor. Malgré les promesses alléchantes, les citoyens ne semblent pas lui accorder leurs oreilles. Son principal atout c’est qu’il charrie une importante frange de l’Etat profond inquiète de son devenir en cas de succès d’un opposant. Une solidarité de statut qui loin de lui conférer une majorité confortable lui apporte tout de même un électorat acquis.

«Il n’y aura pas de second tour » avait professé le président sortant Ould Abdelaziz pour réconforter son «protégé » lors de sa campagne inaugurale à Nouadhibou. Aujourd’hui, à moins d’un premier tour à la baïonnette, ou d’un revirement des plus spectaculaires lors de cette seconde semaine de campagne, il est pratiquement impossible de croire que Ould Ghazouani passe sans coup férir, au premier tour.  Selon les observateurs, le président sortant Ould Abdelaziz mise sur le rôle « louche » de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) sur laquelle le régime de la majorité à la mainmise. Il s'agirait pour lui de placer les autres candidats devant « un fait accompli ». Les assurances données par le président de la Ceni sont, par ailleurs, loin de rasséréner les autres candidats du bien-fondé de ses choix notamment dans la commande auprès de l’imprimerie "Mazaya" de Zeib El Abidine de 3 millions de bulletins de vote.

Les concurrents gardent bon espoir

Si au début de la campagne beaucoup ont estimé que la diversité de candidatures de l’Opposition était en soi une tare, le contraire semble se produire sous nos yeux. Les populations paraissent de plus en plus réceptives aux différents discours des candidats en course y compris le candidat indépendant Sidi Mohamed Ould Boubacar. Outre l’électorat traditionnel auquel se sont jointes les larges couches paupérisées par dix ans de mauvaise gouvernance économique et sociale forment un large consensus, cette fois, contre le candidat d’un système qui symbolise les années de prédation des deniers publics.  

Tous les candidats en lice contre celui du régime réitèrent à qui veut bien les entendre que cette Ceni n’est pas des plus crédibles pour organiser en toute neutralité la transparence de ce scrutin. Pour ces concurrents, l'observation de la transparence dans le scrutin pourrait même éliminer de la course le candidat du régime et ce depuis le premier tour. Plus difficile à croire que l'éventualité d'un second tour.

JD