Pêches en Afrique : la Chine cherche à redorer son blason | Mauriweb

Pêches en Afrique : la Chine cherche à redorer son blason

jeu, 28/03/2019 - 10:20

Depuis des années, les pêcheurs africains et les ONG dénoncent la surpêche pratiquée par les bateaux chinois, au mépris de la ressource. Alors que la Chine veut donner des gages de bonne volonté sur la côte Ouest, c’est désormais à l’est du continent que semble peser la menace. Les autorités du Somaliland dénoncent l’accord de pêche passé entre la Somalie et la Chine.

Le Somaliland est une région qui depuis 1990 réclame son indépendance de la Somalie. Les relations avec le pays d’origine de cet Etat autoproclamé non reconnu par les instances internationales ne sont plus belliqueuses. Pour autant, les rapports restent tendus. Aussi, Yasin Hagi Mohamoud, le ministre des Affaires étrangères du Somaliland, voit d’un très mauvais œil l’accord signé entre la Chine et la Somalie sur la pêche.

Il s’agit de l'octroi de 31 licences de pêche au thon dans les eaux somaliennes à FOCA, un consortium de compagnies chinoises. Pour un million de dollars, la compagnie obtient le droit de pêche deux fois par an, sous la surveillance de contrôleurs somaliens. Le premier accord du genre, se réjouit le ministre des Pêches somalien Abdillahi Bidhan, qui rappelle que son pays a longtemps souffert de captures illégales, estimées à 2,4 millions de tonnes de poisson en 60 ans d’indépendance.

Le Somaliland proteste

Une façon de voir que ne partage pas le Somaliland. Pour son ministre des Affaires étrangères, les licences de pêche concernent les eaux du Somaliland et non celles de la Somalie. Mais les organismes internationaux ne reconnaissant pas cette dissidence, la Somalie est une et indivisible et l’accord de pêche s’exerce donc de plein droit sur tout son littoral.

Reste un argument plus écologique. L’accord autorise l'accès à des navires à la réputation sulfureuse. Non seulement ils épuisent la ressource, mais leur méthode de pêche dévaste les fonds marins. Une pêche loin d’être éco-responsable, aux antipodes de ce qui est pratiqué localement. "On dit qu’un seul de ces bateaux peut pêcher en une semaine autant qu’un bateau africain traditionnel en une année", explique Yasin Hagi Mohamoud.

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