On se rappelle qu’en pleine crise financière de 2008, un scandale financier avait entrainé l’arrestation et la condamnation de Bernard Madoff en 2011 à 150 ans de prison. Madoff avait mis en place une escroquerie de haute volée sur le principe de la pyramide de Ponzi.
Le schéma de Ponzi fonctionne de la façon suivante: un promoteur demande de l’argent en échange d’un investissement dans son projet. Il y a souvent, la promesse d’un rendement très important à la clé. Au départ, les premiers investisseurs vont vraiment avoir les hauts rendements ou prix escomptés. Ceci attire les gens qui vont placer de plus en plus d’argent. L’argent des nouveaux arrivants sert à payer les premiers arrivants. Jusqu'au moment ou l’argent tarit, il ya écroulement de la pyramide.
Le cheikh Aly Ridha qui vient d’annoncer sa repentance à Dieu et aux créanciers , pour les dettes qu’il a contractées, au cours des 5 dernières années ainsi que la fermeture, lundi soir, de son « bureau commercial », qui dirigeait les opérations de transactions immobilières en son nom semble avoir agi sur le même principe.
Dans le même message diffusé largement sur l’application de messageries vocaux whatsapp, Ali Ridha affirme avoir préparé un plan de remboursement avec un groupe d’hommes d’affaires avec à leur tête un proche du régime, Ali Ould Dowla, grace à de l’argent apporté par des investisseurs chinois !!!
Ce Madoff mauritanien, de son vrai nom Cheikh Ridha, de sa vraie profession marabout du Président et son implication avérée dans la levée de fonds pour la construction du nouvel aéroport de Nouakchott a véritablement hypothéqué l’économie du pays. Le marabout du président achetait des centaines de villas, de maisons, de voitures et même du mobilier, à des prix surévalués sur une échéance de deux ans et les revendait à moitié prix reversant le cash ainsi récolté à Ahmed Saleck Ould Bouh dit Sahraoui, empêtré dans le bourbier du marché de construction du nouvel aéroport. A l'échéance, Sahraoui propose aux créanciers des terrains au prix fort à prendre ou à laisser. Des milliers de familles sont aujourd'hui ruinées, tout le marché de l’immobilier est sens dessus dessous et le marabout du président reste intouchable, jouissant d’une incroyable immunité et de la protection du président lui-même dont il est le marabout attitré. D’ailleurs l’une des premières opérations avait abouti à la vente de la maison d’un proche à un très proche du régime.
En sus d’être marabouts, Cheikh Rida peut servir encore en diverses occasions. N’est ce pas lui qui arriva à canaliser et contrôler la colère suscitée par l’affaire Ould M’kheitir avec son organisation, la Nousra. Et plus récemment il réussit à retourner le poète Abdallahi Ould Bouna qui vilipendait le régime et qui se mit à chanter ses louanges.
Le silence du gouvernement sur les agissements de ce Monsieur incrimine le pouvoir exécutif et son chef. Il montre que la police des crimes économiques, qui est instrumentalisée pour pourchasser des syndicalistes, des journalistes et des élus et qui n’a pas inquiété ce spéculateur, a délaissé sa mission fondamentale et principale qui est de sévir contre les crimes économiques.