La commission mixte de suivi du protocole de l'accord de pêche UE- Mauritanie, tenue à Bruxelles, du 21 au 23 septembre courant, s’est achevée par la validation de rapports conjoints sur l'utilisation de l'appui sectoriel pour les périodes 2008-2012 et 2013-2014. Elle a également évoqué la programmation pour 2015-2019.
Cependant, les européens ont émis des réserves sur l’absence de la publication par les autorités mauritaniennes, comme stipulé par le protocole d’accord, des autres accords avec d’autres pays européens qui, souvent ciblent les mêmes stocks de poissons. C’est d’ailleurs l’une des conditions de transparence dans le cadre de la mise en œuvre de la FiTi dont les autorités veulent être le porte-étendard.
S’agissant de l’appui sectoriel, 2008-2012, un reliquat de 4% de la contrepartie financière est toujours là mais les autorités politiques ont jusqu’au 31 décembre 2017 pour l’utiliser et présenter des justificatifs au plus tard le 15 janvier 2018. Les européens exhortent aussi à solder le compte d’affectation spécial (CAS) par le remboursement de 200 millions d’ouguiyas par le PNBA alors que 260 millions d’ouguiyas de ce compte devraient affecté au budget national mauritanien.
Quant à l’appui sectoriel 2013-2014. Celui-ci est totalement versé alors qu’un retard a ajourné la date limite de consommation des fonds fixée finalement au 15 juillet 2017 et porte sur la construction du port de Tanit.
La commission mixte a donc validé les rapports conjoints de mise en œuvre de l’appui sectoriel (2008-2012 et 2013-2014). Mais il reste encore 16.5 millions d’euros pour la programmation. La Mauritanie souhaite un décaissement plus important le liant à l’achèvement du port de Tanit alors que les européens parlent de trois tranches dont la première (octobre2017- mai 2018) sera de 5.2 millions d’euros. Notons sur ce registre, le retard souligné pour la mise en place d'une cellule d'exécution prévue dans ce cadre. Une tare à laquelle le négociateur mauritanien a rétorqué par une proposition d'un comité technique de concertation et d'appui (Ctca) pour accomplir les missions dévolues à la cellule d'exécution.
Mais même si les autorités mauritaniennes font montre parfois de faiblesse de capacité d’absorption de ces fonds d’appui, elles promettent néanmoins de corriger quelques imperfections dans la mise en œuvre du protocole actuel. Des éclaircissements écrits sont promis pour le 10 octobre prochain.
Sur demande de la partie européenne, par ailleurs, les autorités mauritaniennes ont accepté le principe de faire de Nouakchott, un autre port de débarquement des produits capturés. Les européens ont également soulevé des interrogations sur le bien-fondé de taxes payés au débarquement. S’agissant des marins embarqués, le négociateur mauritanien a indiqué que cela est du seul ressort des consignataires des navires. Enfin, les européens se sont aussi montrés intéressés par une pêche expérimentale de l’anchois, sous réserve de l’avis du comité scientifiques prévu en octobre prochain.
La délégation mauritanienne à ces négociations était présidée par Cheikh Ould Baya, conseiller technique du ministre des pêches, en charge des négociations de l’Accord de pêche, et Christian Rimbaud, de la DG Mare européenne.
Signé en juillet 2015, et pour une durée de quatre ans, le Protocole d’Accord de Partenariat de Pêche Durable (APPD), confortait l'exclusivité de la pêche au poulpe à l'armement mauritanien. Depuis la Mauritanie a également parrainé l'initiative de transparence dans le secteur des pêches (FiTi) dont elle est encore au stade de la procédure d'adhésion.
JD