74 enfants pêcheurs sénégalais ont été arrêtés en République islamique de Mauritanie dans la nuit de dimanche à lundi, lors d'un contrôle policier. Si l'on en croit les autorités mauritaniennes, tous seront reconduits dans les prochaines heures à la frontière sénégalaise.
Utilisés à bord des pirogues qu'ils sont chargés d'écoper, les enfants pêcheurs sont considérés comme des apprentis en formation professionnelle. La tâche d'évacuer en permanence l'eau pour assurer l'équilibre des grosses pirogues leur est exclusivement réservée. Or c'est une rude tâche quand la mer est agitée ou quand la pirogue est peu profonde, peu étanche. Et tout comme les adultes, ils participent également à la pêche. Leurs compétences sont particulièrement reconnues sur les ligneurs.
Dans une radio privée sénégalaise, Mamadou Tall, l'ambassadeur du Sénégal en Mauritanie, confirme que la rafle de ces enfants est liée à leur statut d'enfants mineurs travaillant à bord de ces pirogues.
En décembre 2002, l'une des rares enquêtes réalisée par l'Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) et intitulée « Etude sur les pires formes de travail des enfants dans le secteur de la pêche artisanale maritime sénégalaise » a révélé qu'un Un grand nombre d'enfants embarqués disent avoir été battus. (51,2 %) disent avoir subi des injures (57,4 %), des harcèlements (35,2 %). Le travail nocturne est assez fréquent (50,5 % des pirogues). Cette enquête réalisée pour l'Organisation internationale du travail (OIT) a aussi montré que même si les autorités publiques reconnaissent le phénomène, des pesanteurs socio culturelles se dressent sur le chemin des solutions à adopter pour y remédier.