La deuxième tentative sera peut-être la bonne. Un gouvernement libyen d'union nationale a été formé et sa composition a été soumise au parlementlibyen internationalement reconnu, a annoncé dimanche le Conseil présidentiel libyen, soutenu par l'Onu (Organisation des Nations unies).
Le Conseil présidentiel est composé de neuf membres de factions rivales libyennes et est dirigé par Fayez al-Sarraj, un homme d'affaires appelé à devenir le Premier ministre selon un accord conclu sous l'égide de l'ONU. Les négociations pour la formation d'un gouvernement d'union nationale, souhaitée par la communauté internationale, se tiennent à Skhirat, au Maroc. Le parlement reconnu internationalement qui siège à Tobrouk (Est de la Libye), devrait voter ce lundi ou mardi pour approuver ou non le gouvernement d'union nationale. Un autre parlement, non reconnu internationalement, siège à Tripoli, la capitale libyenne.
Deux membres du conseil présidentiel rejettent le gouvernement
Selon une lettre du Conseil présidentiel annonçant la formation du nouveau gouvernement, celui-ci compte 18 membres dont cinq ministres d'Etat. D'après la lettre du Conseil, le poste de ministre de la Défense est attribué au colonel Mahdi al-Barghati. L'attribution de ce portefeuille a été l'un des principaux obstacles rencontrés au cours des négociations.
Un premier accroc a cependant déjà eu lieu avec le refus de deux membres du Conseil de signer le document annonçant la formation du nouveau gouvernement, a affirmé l'un de ces deux membres, sous le couvert de l'anonymat. «Nous n'avons pas signé, car nous ne sommes pas d'accord sur le gouvernement. La façon dont les ministres ont été nommés n'est pas transparente du tout», a-t-il déclaré. Un premier gouvernement a déjà été proposé fin janvier, mais le parlement de Tobrouk l'a refusé car il l'a jugé trop pléthorique.
La Libye est plongée dans le chaos et livrée à des groupes armés rivaux depuis que Mouammar Kadhafi a été renversé et tué en 2011 à la suite d'une rébellion soutenue par une intervention militaire occidentale menée par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Deux autorités se disputent le pouvoir depuis la prise de Tripoli par des milices en partie islamistes à l'été 2014 : un gouvernement reconnu par la communauté internationale, installé dans l'Est, et un gouvernement basé à Tripoli, proche d'une coalition de milices.
L'organisation djihadiste Etat islamique (EI), qui occupe de vastes territoires en Irak et en Syrie, a profité du vide du pouvoir en Libye pour prendre le contrôle de la ville de Syrte et de ses environs, à 450 kilomètres à l'est de Tripoli. Les grandes puissances estiment que seul un gouvernement d'union nationale peut constituer un interlocuteur fiable pour combattre l'EI et pour mieux juguler l'émigration clandestine africaine vers l'Europe depuis la Libye.
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