Depuis sa création, le MSP (Mouvement Sahraoui pour la Paix) exhorte toutes les parties directement ou indirectement impliquées dans ce conflit à faire triompher la paix par le dialogue.
A la tête de ce mouvement, créé, le 22 avril 2020, un diplomate et ancien représentant du Polisario dont il a fait défection. El Hadj Barikalah en était le représentant en Amérique Latine et en Espagne. Un cadre parmi les «Colombes » au sein du Polisario dont il s’est retiré surtout à cause de profondes divergences liées à la mauvaise gestion des «Faucons ». Ces derniers ont une emprise totale sur la gestion «révolutionnaire» des camps. Il lui a certainement fallu du temps pour se démarquer de cette gestion opaque caractérisée par le clientélisme tous azimuts. Mais depuis 2020, le divorce est consommé d’autant que celui qui s’impose aujourd’hui comme leader du MSP était au parfum de l’enrichissement illicite de la nomenklatura militaro-bureaucratique sur le dos des réfugiés sahraouis des camps. De hauts responsables du polisario sont en effet soupçonnés de détournement de l’aide humanitaire source d’un trafic inouï. Outre sa prise de distance avec la gestion des dirigeants, El Hadj Barikallah est surtout en rupture épistémologique avec la pensée et la pratique de la « vieille garde révolutionnaire ». C’est pourquoi le MSP dénonce « la répression exercée contre les opposants politiques au sein des camps, l’absence de la liberté d’expression et du droit à l’information ainsi que d’autres violations des droits de l’homme ». Pour le MSP et son leader, les temps ont changé et le monde aussi.
C’est cette nouvelle réalité que le MSP se nourrit. Il s’affirme de plus en plus comme une voie sahraouie indépendante des luttes d’influence. Nonobstant son engagement pour les droits humains, le MSP entend aussi contribuer à l’avènement de la Paix. Pour ce faire, et en raison de sa crédibilité, il se fraye un boulevard dans la représentativité des sahraouis sur l’échiquier international. Pas question donc pour lui de rester en retrait de l’expression de l’opinion d’une importante frange de la population, jusqu’ici écartée quand elle n’est pas tout simplement manipulée. Et pour faire triompher ses idées, le MSP mise sur « le dialogue et les négociations pour atteindre une solution au conflit du Sahara ».
Pour lui, il y a toujours une voie consensuelle qui éloigne de la confrontation et de la violence. « Une voie intermédiaire entre les solutions proposées par le Maroc et le Polisario ». Cette philosophie qui tranche avec les attitudes jusqu’ici développée est servie par le MSP et son leader aux autres « mouvements politiques, courants et organisations sahraouies, à établir un dialogue afin de coordonner une stratégie commune pour parvenir à une solution pacifique et viable du conflit». Même les observateurs internationaux ne sont pas en reste par rapport à cette invite que le MSP adresse aussi aux « organisations et instances internationales en faveur de la paix au Sahara ».