Commerce : Alger peine toujours à commercer avec Nouakchott | Mauriweb

Commerce : Alger peine toujours à commercer avec Nouakchott

mar, 13/04/2021 - 14:33

Via les airs, la terre mais aussi la mer, Alger tente le tout pour le tout pour convaincre de son déploiement commercial sur Nouakchott.
Malgré les envolées dithyrambiques dans certains médias algériens sur les échanges économiques entre Nouakchott et Alger, les voies du commerce restent « impénétrables ». Difficilement en tout cas. Le constat de terrain semble d’ailleurs en déphasage avec certaines statistiques triomphalistes présentées ici et là. L’objectif qui parait procéder d’une campagne de communication trahit l’irascible course engagée avec le Maroc. Cette concurrence a aujourd’hui pour terrain la Mauritanie où le royaume chérifien a une longueur d’avance commerciale avec le pays pour entre autres raisons sa proximité géographique. Mais pour mieux appréhender cette dynamique algérienne, dont tous les investissements en Mauritanie (pêche, énergie) ont échoué dans un passé récent, cédant ainsi le pas à «l’adversaire marocain» par un retrait grandissant, on ne peut la dissocier aujourd’hui de l’ampleur que prend la transaharienne, Rabat-Lagos transitant par la RIM même si Alger dans son croquis de route Alger-Prétoria veut s’affranchir du passage mauritanien.
En effet, depuis 2016 et la tenue de la 18ème session de la Haute commission mixte Algéro-mauritanienne, Alger n’avait pour ainsi dire qu’une idée pallier le passage de Guergarate, qui donne accès aux produits marocains en créant le poste frontalier terrestre, à 75 Km au sud de Tindouf, de "Chahid Mustapha Benboulaid". C’était tentant car, au besoin l’Algérie pouvait bien aiguillonner le Polisario sur cette voie (Guergarate) pour en perturber l’opérationnalité. Le poste a donc été officiellement inauguré le 19 août 2018. Pour Alger : «ce poste frontalier ("Chahid Mustapha Benboulaid") constitue un moyen de facilitation des déplacements et passage des personnes et d’intensification des échanges commerciaux entre les deux pays d’une part, et avec les autres pays de l’Afrique de l’Ouest, d’autre part». Le décor était bien implanté. Mais ce poste n’a pas marché comme Alger le souhaitait. Il est de plus en plus abandonné à quelques rares trocs commerciaux si ce n’est à rendre plus fluide le trafic illégal ou terroriste dans cette zone. Mais Alger dans sa concurrence effrénée avec le Maroc n’a pas encore jeté l’éponge. En effet, Alger annonce aujourd’hui lundi l’inauguration d’une « ligne maritime régulière, destinée exclusivement à l’exportation, entre Alger et la capitale mauritanienne, Nouakchott ». Cette ligne permettrait de réduite « le délai d’exportation vers la Mauritanie à 5 jours» explique à l’un de nos confrères algériens le DG de la société « Anisfer Line », Mustapha Hamadou. Difficile de croire au timing donné d’autant que pour une distance moins importante et en temps de bonne météo, des navires de même calibres comme «Imedghassen » appartenant à la société algérienne « GMA ». La veille de cette opération (improbable en 5 jours) ce navire, construit en 2012, était bloqué fin mars 2021 au niveau du port de Halifax, au Canada, pour des raisons…techniques.
JD