Agence Ecofin - Face à la covid-19, le FMI avait décidé d’augmenter le financement accordé à l’Etat mauritanien.
Initialement destiné à soutenir un plan de réformes, l’accord de facilité élargie de crédit conclu entre Nouakchott et le Fonds a été réorienté vers un programme de riposte contre la pandémie. La Mauritanie bénéficiera d’un nouveau financement de 23 millions $ de la part du Fonds monétaire international (FMI). C’est ce qu’a annoncé l’institution dans un communiqué publié le mercredi 3 mars 2021.
Le décaissement a été validé dans le cadre de la sixième revue de l'accord conclu avec la République islamique de Mauritanie dans le cadre de la facilité de crédit élargie (FEC) de 167 millions $ couvrant la période 2017-2021. Il a pour objectif d’aider l’Etat à répondre aux besoins sociaux et d'infrastructures tout en maintenant la stabilité macroéconomique et en augmentant la résistance aux chocs.
Cependant, avec l’arrivée de la pandémie de covid-19, les autorités mauritaniennes ont dû réorienter leurs priorités. Il s’agit non seulement de faire face à la crise sanitaire qui a déjà touché 17 252 personnes dans le pays pour 442 morts, mais également d’en atténuer les conséquences économiques.
Ainsi, le financement accordé par le FMI « a été augmenté de 20,24 millions de DTS (15,7 % de la quote-part) le 2 septembre 2020 pour répondre aux besoins de financement plus élevés que prévu en raison de la pandémie, et a été prolongé de trois mois le 1er décembre 2020 », en plus d’une facilité de crédit rapide (FCR) qui a permis d'accroître les dépenses en faveur des services de santé et des programmes de protection sociale en réponse à la crise sanitaire.
Malgré la contraction économique de -2,2% estimée pour le pays en 2020, le FMI a félicité le gouvernement pour ses efforts.
« Les autorités ont réagi rapidement pour atténuer l'impact de la pandémie, tandis que les partenaires internationaux ont fourni un financement important et ont suspendu le service de la dette. Cette situation conjuguée à l'importance des exportations de matières premières a placé la Mauritanie dans une position plus solide pour relever les défis à venir et soutenir la reprise », a indiqué Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint de l’institution.
Cependant, ajoute-t-il, « les perspectives restent très incertaines et dépendent de la volatilité des marchés des matières premières, avec des risques importants de baisse en cas de nouvelles vagues de la pandémie ».
Notons que pour cette année, le FMI projette pour la Mauritanie une reprise économique à 3,1% du PIB.
Moutiou Adjibi Nourou