Seize meurtres à Nouakchott en 2020 | Mauriweb

Seize meurtres à Nouakchott en 2020

dim, 10/01/2021 - 13:44

Le Calame - 2020 s’est achevé sur un inquiétant bilan statistique de la police et des services sanitaires : vingt meurtres dans l’année ! Ces crimes ont été en grande majorité (80%) perpétrés sur le territoire des trois wilayas de notre capitale.

La part du lion revient sans surprise à la wilaya Nord de Nouakchott : sept, soit près d’un tiers du total national. Un chiffre à la mesure de la récente recrudescence du crime en cette zone. Des dizaines de bandes de malfaiteurs et repris de justice y opèrent jour et nuit. Les autorités de cette wilaya ont du pain sur la planche.

Avec cinq meurtres : un quart du total national ;la wilaya Sud dépasse de peu celle de l'Ouest qui en déplore quatre (un cinquième). Rapportée en taux, la criminalité de la wilaya Sud reste cependant la plus élevée de toutes. Question couverture sécuritaire, la wilaya Ouest est sous la houlette de la police, celle du Nord de celle de la gendarmerie, tandis que celle du Sud est sécurisée par la Garde.

2019 n'avait enregistré, quant à elle, que neuf meurtres à Nouakchott, soit sept de moins que cette année. La majorité des victimes sont des récidivistes tués au cours de bagarres entre bandes rivales ou règlements de comptes.

Les deux dernières à Tevragh Zeïna : l'une au début de mois de Décembre. La seconde est un jeune héros, Allali ould Ne, poignardé par un récidiviste fuyard qu'il venait de rattraper. Tous les présumés auteurs de ces meurtres ont été identifiés et épinglés par la police, sauf un, soupçonné de l’assassinat de sa propre épouse domestique à Teyarett.

Agression et braquage d'un imam

Arafat se distingue, hélas, par la prévalence de l’insécurité en nombre de ses quartiers où les délits se comptent au quotidien par dizaines. Abdallah est imam au quartier« Poteau 15 ». Il a l'habitude d’attendre le retrait de tous les prieurs avant de quitter la mosquée.

Une fois celle-ci déserte, il en ferme les portes et rentre à pied chez lui. Il y a quelques jours vers vingt-et-une heures, le voici à marcher dans une rue vide de passants en raison du couvre-feu. Trois gaillards armés de machettes l’encerclent. On lui assène un violent coup au crâne qui le met k.o. Lorsqu'il reprend connaissance, ses poches sont vides.

On lui apris ses téléphones et son argent. Évacué d'urgence à l'hôpital, son état reste critique. On se souvient qu'un autre imam fut agressé dans la même zone l'année dernière. Un autre fut assassiné à El Mina en 2008 par un jeune malfaiteur drogué.

La police fait de son mieux à Nouakchott-Sud

Les observateurs s'accordent à reconnaître la nette amélioration du travail de la DRS de Nouakchott-Sud depuis la prise de service de son nouveau directeur, Ould Hababa. Celui-ci a mis tous ses hommes devant leurs responsabilités pour que les citoyens puissent se sentir vraiment en sécurité. Plusieurs bandes ont été arrêtées, déférées et écrouées.

Des rondes et patrouilles, motorisées et pédestres, sillonnent la plupart des quartiers, contrôlant tout suspect. À diverses reprises et nous l'avons relaté dans nos colonnes, des policiers en civil sont intervenus à temps pour sauver des passants en proie à des malfaiteurs.

Ces jours-ci, le DRS en personne a supervisé l'arrestation de plusieurs bandes dont celle coupable de l'agression contre l'imam ainsi que celle du fameux Yacoub qui s'était évadé de la prison de Dar Naïm l'année dernière. Depuis, il avait violé M.D., une fillette de Riyad, agressé et braqué plusieurs autres personnes.

Mosy