Nouakchott a abrité, mardi, les travaux du premier colloque de concertation entre les Oulémas du groupe des cinq pays du Sahel (G5 Sahel), sur le thème « appel aux dialogues et à la réconciliation nationale ».
Il est organisé conjointement par le gouvernement mauritanien et le Forum de renforcement de la paix dans les sociétés musulmanes.
Sous la supervision du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des Technologies de l’Information et de la Communication, Dr. Sidi Ould Salem, le colloque vient concrétiser la reconnaissance de la place dont jouit la Mauritanie au sein des communautés internationale, régionale et sous régionale.
S’exprimant à l’ouverture de la session, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des Technologies de l’Information et de la Communication, a mis en exergue la pertinence du rôle que joue la Mauritanie, sous l’impulsion du Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, dans la conception et la mise en œuvre de politiques rigoureuses et efficaces pour endiguer les défis posés aux pays du G5 Sahel, surtout le terrorisme et l’extrémisme eu égard à leur impact direct sur le développement et la sécurité du continent africain, de manière générale.
Il a ajouté que le colloque constitue le démarrage effectif de l’exécution des recommandations et suggestions du congrès des oulémas africains, tenu à Nouakchott du 21 au 23 janvier 2020, sur le thème : « la tolérance et la modération comme remèdes contre l’extrémisme et la violence ».
« Ce congrès était soldé par une déclaration dite « déclaration internationale de Nouakchott » et qui avait reçu des échos favorables, aux plans international et régional, et suscité de l’espoir chez les peuples africains envers leurs leaders religieux, et la reconnaissance de leur rôle dans le renforcement de la paix, de la concorde et la construction d’un bel avenir de l’Afrique, avenir où règnent la sécurité et la prospérité ».
Le ministre a enfin remercié, le président du Forum de renforcement de la paix dans les sociétés musulmanes, l’érudit Cheikh Abdallah Ould Boye, pour son rôle dans la vulgarisation de la culture de la modération et du centrisme, à travers des approches axées sur l’accroissement de la prise de conscience de l’ampleur des risques, et la détermination de préserver le présent et l'avenir de la nation islamique.
Pour sa part, le président du Forum de renforcement de la paix dans les sociétés musulmanes, l’érudit Cheikh Abdallah Ould Boye, a précisé que le colloque doit mettre l’accent sur les dialogues et les réconciliations nationales.
« Il est temps que le patrimoine africain originel retrouve sa place dans la résolution des des problèmes par les dialogues, les médiations et les réconciliations », a-t-il souligné.
L’érudit a précisé que la rencontre se tient à un moment où le coronavirus envahit le monde, et où tous les pays se mobilisent pour le contrecarrer.
« Face à cette situation nous devons présenter la saine perception de l’Islam dans de telles situations, vision qui recommande la lutte tout ce qui porte préjudice à la personne comme les animaux sauvages. Nous saluons les mesures préventives mises en œuvre, comme le confinement », a-t-il noté.
Le président du Forum de renforcement de la paix dans les sociétés musulmanes a enfin recommandé la création des structures pour le dialogue, et des conseils de médiation et de réconciliation, composés des sages, notables et oulémas, dans chaque pays du Sahel concerné, afin de traiter les différents contentieux indépendamment de leurs origines : exclusion, conflits ethniques ou tribaux, concurrence entre communautés vivant ensemble, et idéologie extrémiste.
Pour sa part, le porte-parole des délégations participantes, Cheikh Ababacar Wélé, a précisé que les phénomènes de la dérive, de l’extrémisme et l’usage de la religion à des fins politiques ou sectaires sont étrangers à notre région, et ont sapé son pacifisme social qui était la base sur laquelle les membres des sociétés cohabitaient religieusement, politiquement, socialement, économiquement et culturellement.
Il a ajouté que l’absence du rôle des oulémas dans l’éducation, et la vulgarisation du centriste et de la tolérance sont parmi les causes de l’apparition de l’extrémisme violent.
Ami