Après le tournée récente de Tibor Nagy, le "Monsieur Afrique" de Washington, en Afrique de l'Est, c'est au tour de David Halle, sous-secrétaire d'Etat américain aux Affaires politiques de lui emboîter le pas dans les pays de l'Ouest du continent. Il se rendra au Sénégal, en Mauritanie, au Mali et au Burkina et compte rencontrer les plus hauts responsables de ces pays.
Cette tournée, qui démarre ce mardi 4 février pour se poursuivre jusqu'au jeudi 13 février, pourrait déterminer l'avenir des troupes américaines dans le Sahel, notamment suite aux demandes incessantes de la diplomatie française pour leur maintien. Florence Parly, la ministre française des Forces armées, s'était d'ailleurs rendue à Washington pour convaincre Donald Trump de l'impérieuse nécessité de garder la base américaine au Niger.
Pendant l’étape de Bamako, David Hale prendra part à une réunion avec le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK), en présence de Philip Errera, directeur politique au Quai d’Orsay, dans le cadre des efforts visant la mise en œuvre de l’Accord de paix d’Alger.
Opposés au financement de la force du G5 Sahel grâce au chapitre 7 du Conseil de Sécurité de l’ONU, et décidés à réduire leur présence militaire sur le continent, les Etats-Unis d’Amérique veulent cependant garder un regard intéressé sur l’Afrique.
C’est dans cet esprit qu’il faut replacer la nouvelle de l’arrivée en Afrique de l’Ouest et au Sahel du sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires politiques, du 4 au 13 février 2020, dans le cadre «d’une tournée diplomatique visant à faire progresser l’engagement de Washington au Sahel», selon une annonce faite par le Département d’Etat mardi.
Un long périple dont l’objectif est le renforcement des partenariats régionaux dans le domaine de la paix et de la sécurité, y compris un engagement accru entre la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le G5 Sahel.
La CEDEAO est composée de 15 Etats, dont quatre sont également membres du G5 Sahel.
«Lors de l’étape de Nouakchott, le sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires politiques rencontrera les responsables gouvernementaux pour discuter du soutien américain à l’amélioration de la sécurité et de la gouvernance».
Avec les autorités mauritaniennes, David Hale abordera également «la question des droits humains, notamment les efforts pour lutter contre la traite des personnes».
Au Sénégal, le responsable américain «rencontrera de hauts responsables gouvernementaux pour discuter des opportunités de coopération dans le domaine du commerce, de l’investissement et exprimer l’appréciation du gouvernement américain par rapport au partenariat avec le Sénégal, en réponse aux problèmes de sécurité dans le Sahel».
Cette tournée de Hale intervient dans un contexte de développement de la violence terroriste au Sahel (Mali, Burkina Faso et Niger).
Le G5 Sahel, organisation dédiée à la lutte contre le terrorisme et la coordination des efforts de développement, est composé du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad.
Le gouvernement américain est opposé à l’implication de l’ONU dans la force conjointe du G5 Sahel et «prône une combinaison d’appuis bilatéraux et multilatéraux, pour satisfaire les besoins financiers et logistiques» de cette brigade antiterroriste.
Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya (Le360.MA)