Avant de prendre son avion pour Brazzaville, le Président de la République, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, a posé, mercredi soir, à Arafat, la première pierre du futur lycée Mohamed Saïd Ould Hamody, dans le cadre du programme de sécurisation immédiate des citoyens.
Le futur lycée Mohamed Saïd Ould Hamody couvre une superficie de 3 600m2, pour un coût financier d'environ 18 millions d'ouguiyas. Réalisé aux frais de l'État mauritanien, le projet comprend 24 salles de classes, des bureaux administratifs, un laboratoire et des toilettes publiques. Les travaux de ce lycée seront achevés dans 12 mois.
Evidemment ce n’est là que justice même si cela arrive très tard. Car n’importe quel pays au monde aurait rendu plus tôt tout l’hommage que mérite un homme de la trempe de Mohamed Said. Mohamed Said Ould Hamody, décédé au Maroc dans la soirée du 20 Août 2015. Ce brillant intellectuel (journaliste, écrivain, diplomate) était un chercheur chevronné et avide de connaissances, qualités qui avaient fait de lui un homme d’une culture très vaste, à l’aise dans des disciplines aussi variées que la littérature, l’histoire, l’ethnologie, etc.
Homme de culture par excellence il fut à l’origine de l’un des premiers sinon le premier projet financé par la banque mondiale dans le domaine de la préservation du patrimoine culturel matériel et immatériel. Sa bibliothèque l’une des plus fournie de la Mauritanie et son domicile véritable musée d’ethnologie recèlent tout ce qui a été écrit sur la Mauritanie, et notamment une collection d’une chronique qu’il a longtemps tenu dans les colonnes du calame sous le pseudonyme de Cheikh Dah.
Ses discours reflétaient sa grande maîtrise de la langue française et sa vaste culture et c’était une vraie délectation de l’entendre aussi bien en arabe qu’en Français.
Cet homme, dont la santé s’était quelque peu fragilisée les dernières années de sa vie, était connu aussi pour son courage, et son engagement indéfectible au service des grands idéaux : l’attachement à la République et à la démocratie , le respect des institutions et surtout la protection des Droits de l’Homme ; qualités qui présidèrent d’ailleurs à sa nomination à la tête de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) dès sa création.
Son esprit indépendant et son refus de se soumettre au moindre diktat étaient aussi des traits de son caractère. C’est ce qui explique qu’il dénonça, sans complaisance, le coup d’Etat contre le Président Sidi Mohamed O. Cheikh Abdellahi et qu’il refusa, au prix même de son fauteuil, de se séparer de Biram Dah Abeid, l’un de ses Conseillers à la CNDH, alors que ce dernier n’était pas en odeur de sainteté auprès des pouvoirs publics.
En lui rendant hommage aujourd’hui, le Président Ghazouani commence à rectifier une erreur monumentale mais ne dit on pas qu’il vaut mieux tard que jamais !