Pour avoir vendu une importante assiette foncière appartenant à autrui, plusieurs personnes recherchées par la justice marocaine et Interpol se trouveraient actuellement dans le no man’s land de Kandahar, près de Guerguerat.
Une mafia de falsificateurs de documents fonciers, dont plusieurs adouls, a sévi au Maroc pendant plusieurs décennies. Elle y a vendu illégalement plusieurs hectares de terrains, avant que ses micmacs ne soient mis à nu. Pour échapper à la prison, à l'instar de leur cerveau, un parlementaire, les membres de cette bande criminelle ont fui le Maroc vers la Turquie.
Selon le quotidien Assabah de ce vendredi 2 août, la police judiciaire marocaine, après l’arrestation d’un député qui dirigeait cette bande et qui faisait office d'acquéreur de biens fonciers mal acquis, a réussi à identifier tous les autres fugitifs qui ont quitté le Maroc pour la Turquie. C’est à ce titre qu’Interpol a été saisie de ce dossier, avant de lancer à son tour un mandat d’arrêt international contre les prévenus marocains. Sentant l'étau se resserrer autoour d'eux, ces derniers ont apparemment réussi à passer entre les mailles des filets de la police internationale pour se retrouver en Mauritanie, et de là se rendre dans le no man’s land de Kandahar, un espace territorial située dans la zone tampon du Sahara marocain à la frontière avec la Mauritanie, et dont les adeptes du grand banditisme ont fait leur repaire.
Selon le quotidien Assabah, il s’agit d’une vieille histoire qui a été récemment mise à nu quand les autorités administratives de Casablanca ont commencé à mettre en œuvre un projet de développement des quartiers sous-équipés, lancé par le roi Mohammed VI en octobre 2014, au profit de plusieurs douars longeant l’autoroute entre Aïn Chock et la commune de Bouskoura.
Il a été alors remarqué que plusieurs titres fonciers dans nombre de quartiers de la zone, dont celui de Californie, ont été vendus à des tiers ou à des sociétés fictives par les éléments de la bande mafieuse. Ces derniers avaient la tâche d’autant plus facile qu’ils ont intégré en leur sein plusieurs adouls qui se chargeaient de falsifier en un tour de main les documents administratifs requis par la vente du foncier, dont une partie appartenait à des personnes décédées ou absentes du pays.
Le pire, c'est que les dits criminels n’en finissent toujours pas de s’adonner à leurs basses œuvres de falsification et sont actuellement en train de se chercher une nouvelle identité, celle de Sahraouis marocains, pour tenter de s’infiltrer en catimini dans le royaume et blanchir ainsi leur casier. Pas de quoi tromper la vigilance d’Interpol, ni de la police et justice marocaines qui ont flairé l'entourloupe.