Selon l’International Crisis Group (ICG) : Le régime algérien doit donner des signes de changement | Mauriweb

Selon l’International Crisis Group (ICG) : Le régime algérien doit donner des signes de changement

dim, 28/04/2019 - 14:30

Le régime algérien doit donner des signes de changement au mouvement de contestation et engager un dialogue pour éviter le recours à une répression susceptible d’entraîner le pays dans le chaos», a estimé hier l’International Crisis Group (ICG).

Selon le centre de réflexion, la démission le 2 avril du président Abdelaziz Bouteflika, après 20 ans au pouvoir et sous la pression d’un mouvement inédit de contestation, «a encouragé les Algériens à réaffirmer leur objectif de rupture avec le système» au pouvoir. «Malgré des contre-mesures répressives, les protestataires n’ont montré aucun signe de faiblesse» et «les protestations ne cessent de s’amplifier», a souligné ICG dans une note.

Tout montre qu’ils «n’arrêteront pas de protester, même si la répression s’intensifie, tant que les autorités n’auront pas adressé des signaux clairs indiquant qu’elles sont prêtes à rompre avec le passé», a estimé l’organisation. Parmi les «signaux» suggérés par ICG, le renvoi de préfets, la dissolution du Parlement et le report de l’élection présidentielle, fixée au 4 juillet.

Le régime devrait «surtout engager immédiatement un dialogue avec des dirigeants de la société civile acceptés par les manifestants» pour «parvenir à un accord sur les grandes lignes d’une transition politique qui permettrait de rétablir la confiance et de prévenir l’entrée dans un cycle de violence incontrôlée».

Cependant, a tempéré ICG, «le manque de leadership identifiable» au sein de la contestation «ne permet pas de formuler clairement un ensemble de revendications qui seraient acceptées dans leur globalité». «Excepté le désir palpable de rupture avec le passé», aucun consensus n’émerge.

Par ailleurs, pour l’ICG, l’actuel campagne anticorruption est surtout un moyen pour les autorités d’essayer de «diviser» le mouvement de contestation, tout en «réglant des comptes internes». «L’Algérie de l’après-Bouteflika se trouve à une étape charnière», a écrit le centre de réflexion.

Soit le régime engage des réformes en vue d’un changement de système, soit il «pourrait renouer avec ses tendances autocratiques et répressives». «En l’absence de signaux clairs indiquant que le régime est en train de démanteler son propre appareil, le dangereux cycle de protestations de masse, entraînant des réponses répressives, suscitant à leur tour des mobilisations plus importantes, va probablement se poursuivre», a prévenu l’ICG.

Selon le centre, le seul moyen de rompre ce cycle est d’établir un «dialogue ouvert sur les conditions d’une transition», qui «prendrait en considération les préoccupations les plus immédiates des manifestants tout en garantissant au régime que des représailles ne le viseraient pas».

Alwatan