La confédération générale des travailleurs de Mauritanie, dans un communiqué de presse distribué mardi, a déclaré que le pays connaît depuis quelques jours une importante vague de mouvements sociaux dus, selon elle, « à la situation déplorable des travailleurs. »
Selon la confédération les délégués des travailleurs de la société Kinross Taziazt Mauritanie ont déposé mardi un avis de grève pour exiger le respect des termes de la convention collective de l’institution conclue avec la société en 2016.
Les professeurs de l’enseignement secondaire ont arrêté le travail mardi à 8 heures et ont organisé des sit-in devant le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle, devant les directions régionales et les locaux des wilayas, selon la confédération.
Les dockers du port ont entamé une grève générale qui a paralysé la totalité des activités portuaires du port de Nouakchott pour dénoncer l’injustice et les mauvaises conditions de travail.
La CGTM ajoute que les travailleurs de la société Hwaweï technologie sont entrés en grève depuis quelques jours pour rejeter la politique entreprise par la direction de la société qui viole les lois, selon le syndicat, et particulièrement les termes des contrats de travail.
Au même moment, ajoute la centrale syndicale, les travailleurs de la société nationale industrielle et minière (SNIM) tiennent des séries de réunions de concertation pour déterminer les actions à prendre dans le cadre de leur mouvement de protestation dans les prochains jours.
La CGTM a révélé que le différend qui oppose la société du cuivre d’Akjoujt MCM à ses travailleurs est toujours entre les mains de la commission de médiation dans l’attente d’une solution.
A l’origine de ces mouvements sociaux, selon la centrale syndicale, la situation déplorable que vivent les travailleurs.
Elle souligne l’absence de mécanismes de négociations sociales au niveau des institutions, celle des délégués du personnel chez la majorité des employeurs, depuis que la direction du travail, il y a 5 ans, avait décidé le gel des élections pour le choix des délégués des travailleurs.
Pour la CGTM, « cette situation déplorable est la conséquence de l’échec des politiques des autorités publiques à l’endroit des revendications des travailleurs, selon la centrale syndicale et les décisions unilatérales prises par le gouvernement sans concertation avec les travailleurs concernés ni les organisations qui les représentent ».
La centrale a réaffirmé sa solidarité entière avec les travailleurs dans leur lutte légitime pour la garantie d’un travail décent.
Elle estime que toute solution destinée à résoudre les problèmes posés sans associer les travailleurs et les organisations qui les représentent effectivement n’ont aucune chance d’aboutir et ne contribueront en rien à la stabilité et la paix sociale dans le pays.
La CGTM a appelé le gouvernement à prendre des mesures immédiates pour lever l’interdiction de l’élection des délégués des travailleurs et permettre à ceux-ci de choisir librement leurs représentants conformément à la loi.
Elle a invité les sociétés à ouvrir des négociations avec les représentants des travailleurs pour satisfaire leurs doléances légitimes.
La CGTM a appelé, dans son communiqué, tous les travailleurs du pays à serrer leurs rangs et à se préparer à faire face à tous les défis qui se dressent devant eux et à poursuivre leur lutte pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
saharamédias via cridem