L’Institut Amadeus a organisé le vendredi 1er mars 2019, au siège des Nations Unies à New-York, une conférence sur les défis de l’Union Africaine : Construire une intégration continentale forte.
Durant son allocution d’ouverture, M. Brahim Fassi Fihri, Président et Fondateur de l’Institut Amadeus, a exprimé sa fierté pour avoir organisé un tel évènement à New York. En effet, l’Institut Amadeus est le premier think-tank marocain et africain à organiser une conférence au siège des Nations Unies. Le Président de l’Institut a également rappelé la relation séculaire qui lie le Maroc à son continent d’appartenance, notamment son rôle de premier plan en matière économique et de développement durable. Il a par ailleurs souligné l’action majeure du Maroc dans le domaine de la migration, menée par SM le Roi Mohammed VI, nommé Champion de l’Union Africaine dans ce domaine. Abordant la question de la construction d’une intégration continentale forte, M. Brahim Fassi Fihri a appelé à construire une paix durable et à dépasser les défis des zones de guerre existantes sur notre continent. “Des conférences telles que celle-ci sont vitales dans la proposition de solutions quant aux problèmes de l’Afrique et ce n’est qu’avec la participation de tous que nous construirons une intégration forte pour les africains et par les africains” a t-il conclu.
Dr. Abderrahmane Chabib, Président du Conseil Mondial pour la Jeunesse et la Diplomatie a ensuite pris la parole pour remercier l’Institut Amadeus et a rappelé que la délégation étudiante de plus de 150 étudiants des quatre coins du Maroc présente à cet évènement, constituait la plus grande délégation marocaine et africaine jamais reçue aux Nations Unies. La communauté internationale se doit de voir l’Afrique autrement au vu de son potentiel, a ajouté Dr. Chabib. En effet, deux tiers de la croissance du continent provient de la demande interne à l’Afrique et non pas de l’extérieur a t-il mentionné. L’Afrique est en pleine expansion mais elle fait cependant face à 6 défis qui avaient été exprimés par Kofi Annan et que Dr. Chabib a rappelé : la démographie, les inégalités, l’agriculture, l’infrastructure, l’intégration et le leadership.
Ce dernier défi est d’autant plus important que cela constitue une opportunité de “désamorcer les conflits qui minent l’Afrique avant qu’ils n’éclatent”.
Le représentant de l’Union Africaine, M. Mohammed Bagobiri a élaboré sur les différents mécanismes mis en place au sein de l’Union Africaine en matière de paix et de sécurité, tout en mentionnant que l’organisation constitue un partie importante de la solution. Pour lui, les partenariats ne représentent pas seulement des objectifs stratégiques mais aussi et surtout des solutions réelles.
Modéré par M. Anas El Gomati, Président et Fondateur de Sadeq Institute, le Panel 1 a permis aux intervenants de discuter de la paix et de la stabilité en Afrique et de la stratégie à adopter pour répondre aux menaces. Le modérateur a par ailleurs apprécié le fait que cette conférence soit un trait d’union entre les diplomates et les futurs leaders de ce monde. Le panel, a également connu la participation des Représentants Permanents de l’Éthiopie et du Nigéria aux Nations Unies, qui ont souligné le leadership du Maroc en matière d’opérations de maintien de la paix ainsi que la nécessité de considérer l’intégration comme un mécanisme de résolution de conflits en Afrique.
Mme Bronwyn Bruton, Directrice Adjointe de l’Africa Center à l’Atlantic Council a de son côté noté un glissement dans la vision américaine sur la question de la paix et de la sécurité en Afrique. L’administration Obama proposait de trouver des solutions africaines aux problèmes africains tandis que l’administration Trump promeut plutôt le bilatéralisme. M. Christopher Leins, Chercheur Associé à l’Africa Center de l’Atlantic Council, s’est exprimé à propos des mécanismes de maintien de la paix en Afrique, et a déclaré que l’Africa Standby Force, censée être fonctionnelle en 2010, ne l’est pas encore totalement compte tenu du bon vouloir de certains des pays de l’organisation, qui font passer leur intérêts nationaux avant ceux de l’organisation. Le Représentant Permanent Adjoint du Royaume du Maroc des Nations Unies, M. Omar Kadiri, a de son côté évoqué les progrès significatifs de cette Afrique vers la paix et la sécurité ainsi que le rôle du Maroc en Afrique, fondamental au niveau de sa politique étrangère.
Le Panel 2 a traité de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine. Les panélistes se sont accordés à dire que l’initiative de la ZLECA est un pas vers la bonne direction et qu’un accord inter-Etats constituait une opportunité énorme : “Si tu veux aller vite, marche seul, mais si tu veux aller loin, marchons ensemble” dit le proverbe a résumé M. Zakaria Fahim, Président de Hub Africa et modérateur de ce Panel. Pour entrer en vigueur, la ZLECA doit être ratifiée par 22 pays ont rappelé les participants alors que seuls 20 l’ont fait à ce jour a précisé Mohamed H’midouche, PDG de Inter Africa Capital Group, dont le Maroc, il y a quelques jours. Le libre échange est une opportunité et la représentante de la CNUCED à New York, Mme Chantal Line Carpentier, a rappelé que celui que l’organisation promeut est celui d’un libre échange “en faveur du développement et de l’emploi.”
La ZLECA suit son cours et le plus important, a précisé M. Abdou Diop, Managing Partner chez Mazars Maroc ”n’est pas de ratifier l’accord mais d’assurer la pérennité du projet et de promouvoir les échanges inter-États avec des produits de qualité pour pouvoir développer les échanges.” Évoquant la relation entre les Etats-Unis et l’Afrique, M. Witney Schneidman, Conseiller Senior pour l’Afrique chez Covington & Burling et ancien sous Secrétaire d’État pour les Affaires Africaines, a rappelé que la vision américaine a évolué, passant ainsi d’une politique d’aide au développement vers le commerce (“from aid to trade”). Il est primordial que “les entreprises, les jeunes et les femmes continuent de jouer un rôle prépondérant dans la mise en œuvre de la ZLECA” a t-il conclu.
Enfin, M. Brahim Fassi Fihri a conclu la conférence en exprimant la fierté que représente cet évènement pour lui et pour l’Institut Amadeus, d’organiser un évènement de cette ampleur, traitant de l’Union Africaine, au sein des Nations Unies, tout juste deux ans après le retour du Maroc au sein de «sa famille institutionnelle. »
Cette conférence a connu la présence de plus de 300 participants, outre la délégation marocaine composée de 150 étudiants et encadrants, de représentants de missions diplomatiques auprès de l’ONU et d’ONG accréditées auprès des Nations Unies.
Sources: Institut Amadeus