Si le prix Pulitzer existait en France il faudrait l’attribuer sans une once d’hésitation au « journaliste » Pascal Ceaux du Journal du Dimanche avec mention ubiquité spéciale et en lieu et place de la petite pièce dorée lui octroyer une boule de cristal afin de lui permettre de s’adonner à ses « basses œuvres » tout en fourvoyant avec lui, un journal jusqu’ici sérieux.
En effet après seulement quelques semaines de présence au sein de la rédaction du JDD, et tenez vous bien, sans jamais interroger aucun des protagonistes, sans jamais poser le pied en Mauritanie et sans avoir jamais écrit le moindre mot sur ce pays dont on est sûr qu’il aurait du mal à le situer sur une carte, Pascal Ceaux se fend d’une « enquête » sur « l’étrange affaire mauritanienne de Sherpa ». S’il ne s’était agi que de sherpa, nous laisserions volontiers ces fiers gaulois croiser le fer dans les limites de l’hexagone. Mais Ceaux, dans sa précipitation pour servir aveuglement et sans retenue les commanditaires de cet article, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. D’ailleurs au soir même de sa publication, « l’éditorialiste » à Africa 24, l’avocat au cabinet Clyde and Co et par ailleurs ambassadeur itinérant du gouvernement mauritanien, Jemal Mohamed Taleb ne pouvait s’empêcher de signer son forfait en consacrant une émission au développement et commentaires sur cet article de haute facture qui met du baume au cœur d’un pouvoir à bout de souffle.
Ceaux et ses commanditaires semblent reprocher à Bouamatou son soutien financier à l’ONG Sherpa, mais pourquoi ne lui reprochent-ils pas son financement depuis plus de dix ans d’un hôpital ophtalmologique qui a déjà soigné gratuitement plus de 700000 malades avec des standards que leur Etat n’arrive pas à leur offrir ? Pourquoi ne lui reprochent-ils pas de financer l’adduction d’eau potable à des milliers de foyers de la deuxième ville du pays ? Enfin pourquoi ne lui reprochent ils pas la construction de dizaines d’écoles et de centres cultuels et culturels tout comme son soutien à des dizaines d’ONG nationales et internationales.
Premier gros mensonge de Ceaux, il affirme qu’ « au printemps dernier, un collaborateur de Bouamatou est interpellé par les douaniers à la frontière avec le Sénégal, alors qu’il tente de quitter le pays. L’homme parvient à s’enfuir à pied mais il abandonne sa voiture ; à l’intérieur les gendarmes mauritaniens découvrent deux ordinateurs, quatre téléphones portables et de nombreux documents. Sont saisis 11308 e-mails… »
Le collaborateur en question, puisqu’il s’agit de Mohamed Debbagh, va à Dakar deux fois par mois ( son periple devait le conduire au Sénégal, au Mali et au Niger) et le jour en question il traversait comme à son habitude et avait passé sans problème et le contrôle des douanes et celui de la gendarmerie. Mais la Police politique l’attendait de pied ferme. Cette police procéda à une fouille minutieuse du véhicule et le laissa continuer son chemin tout en saisissant illégalement des objets personnels, un ordinateur neuf et deux téléphones portables ainsi que des documents de travail. Ceaux en énonçant le nombre exact de mails et en citant quelques uns se fait complice d’une violation de la correspondance privée, d’un citoyen à qui, en tout cas, en ce moment quand même, on ne reproche encore rien. D’ailleurs s’il avait le moindre reproche à se faire, serait-il allé à porter plainte contre les trois policiers qui l’ont « détroussé » mais aussi contre le directeur général de la Sûreté nationale ainsi que les commissaires Sidi Ould Baba Hassan et Ely El Moctar Eleya, respectivement chefs de la police politique et de la police des crimes économiques.
Pour ce qui est de l’intérêt de Sherpa pour la Mauritanie, il date de la passation du fameux marché de la centrale Dual de 180MW qui avait fait couler tant d’encre et qui concernait une entreprise européenne, en l’occurrence Wartsila France.
Suivant la logique de l’auteur du papier, qui paye Sherpa pour s’intéresser à la Guinée Equatoriale, au Congo et au Gabon ? Qui la paie pour s’intéresser et enquêter su Total et Vinci ?
Décidément le ridicule ne tue plus !