La Banque africaine de développement a annoncé dans un communiqué transmis à « mauriweb.info » avoir accordé « ce mercredi 22 novembre 2017, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, un prêt de 50 millions de dollars EU au profit de la Société nationale industrielle et minière de Mauritanie (SNIM) ».
Le prêt devrait permettre à l’entreprise d’améliorer sa compétitivité en finançant «l’approfondissement et de l’élargissement d’un chenal d’accès de 25 km au port minéralier de Nouadhibou ». La Snim avait déjà un appel d’offres international depuis 2015 «pour la réalisation des travaux de dragage du chenal d’accès au port minéralier de la SNIM à Nouadhibou ». Une offre qui était valable pour 180 jours.
Le prêt accordé par la BAD, sur le guichet secteur privé, concerne toujours « le financement de l’approfondissement et de l’élargissement d’un chenal d’accès de 25 km au port minéralier».
Selon le communiqué de la BAD, « la réalisation du dragage du chenal a, notamment, pour objectif de permettre à la SNIM d’augmenter ses exportations de fer à travers le renforcement des infrastructures portuaires qui, à terme, seront en mesure d’accueillir des navires d’une capacité allant jusqu’à 230 000 tonnes, contre un maximum de 150 000 tonnes actuellement ».
De même source on indique également que de «coût total de 110 millions de dollars EU, ce projet est également cofinancé par la Banque européenne d’investissement (BEI) et la SNIM, respectivement à hauteur de 55 millions et de 5 millions de dollars ».
Le partenariat entre la Mauritanie et le Groupe de la Banque africaine de développement compte à ce jour 77 opérations, rappelle le communiqué de la Banque, totalisant 790 millions de dollars EU d’engagements dont 43% de prêts sur le guichet BAD, 55 % de prêts et dons du Fonds africain de développement (le guichet concessionnel du Groupe de la BAD) et 2 % de prêts et dons du Fonds spécial du Nigeria.
La Snim, en dépit d’une situation excédentaire, grâce à la hausse des prix du fer sur le marché international entre 2009 et 2013, s’est soudainement retrouvée, du fait de sa mauvaise gouvernance, dans un marasme économique marquée par la dilapidation de ses recettes et par une diversification d’activités qui ne dit pas son nom: prêt de 18 milliards d’ouguiyas accordé à la Société Najah Major Work qui construisait l’aéroport Oum Tounsi, achat d’avions pour le compte de la MAI et commandes de matériels à tour de bras sans réel besoin pour l’appareil de production. La Snim contribuait à près de 75% du budget de l'Etat. Elle emploie plus de 6.000 personnes.
Depuis quelques temps, le géant aux pieds d’argile, tente de sortir de cette crise. L’endettement de l’entreprise est devenu inéluctable pour sortir de son impasse financière.
Une situation qui a pour effet, rappelle-t-on, une grève de deux mois de ses employés et une quasi-cessation de la production pendant cette période.
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Le communiqué de la BAD dans son intégralité
La BAD accorde un prêt de 50 millions de dollars EU à la Société nationale industrielle et minière de Mauritanie (SNIM)
Abidjan, Côte d’Ivoire, le 22 novembre 2017 – Le conseil d'administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a accordé, ce mercredi 22 novembre 2017, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, un prêt de 50 millions de dollars EU au profit de la Société nationale industrielle et minière de Mauritanie (SNIM) afin de permettre à l’entreprise d’améliorer sa compétitivité.
Accordé sur le guichet secteur privé de la BAD, le prêt va permettre le financement de l’approfondissement et de l’élargissement d’un chenal d’accès de 25 km au port minéralier de Nouadhibou, la capitale économique du pays.
La réalisation du dragage du chenal a, notamment, pour objectif de permettre à la SNIM d’augmenter ses exportations de fer à travers le renforcement des infrastructures portuaires qui, à terme, seront en mesure d’accueillir des navires d’une capacité allant jusqu’à 230 000 tonnes, contre un maximum de 150 000 tonnes actuellement.
Au regard de ses objectifs, le présent projet est aligné sur deux des cinq priorités stratégiques de la BAD (les High 5) : « Industrialiser l’Afrique » par le renforcement de l’intégration du secteur minier mauritanien dans les chaînes de valeur mondiales et « Intégrer l’Afrique » grâce à des infrastructures portuaires capables d’accompagner la croissance du trafic maritime intra-africain.
Ce projet de dragage s’inscrit également dans la priorité du gouvernement mauritanien d’appuyer davantage le secteur minier, stratégique pour l’économie du pays. La SNIM est en effet le deuxième employeur du pays, après l’État, avec près de 6 400 employés et une contribution d’environ 6,1 % au produit intérieur brut (PIB).
Outre les quelque 380 millions de dollars EU de retombées attendues à terme dans le pays, le dragage du chenal vise à rendre l’économie nationale plus résiliente et moins vulnérable aux chocs extérieurs, dont la fluctuation du prix du fer.
« Ce projet permettra de renforcer encore plus la contribution du secteur minier mauritanien à la dynamique de croissance du pays », s’est réjoui Mohamed El Azizi, directeur général de la BAD pour l’Afrique du Nord.
D’un coût total de 110 millions de dollars EU, ce projet est également cofinancé par la Banque européenne d’investissement (BEI) et la SNIM, respectivement à hauteur de 55 millions et de 5 millions de dollars