« On n’est pas encore en 2019 »avait un jour dit le Président Mohamed Ould Abdel Aziz. Mais c’est comme si … Depuis l’entame de son deuxième mandat, l’homme fort de Nouakchott n’a cessé de semer la confusion sur la scène politique au point de faire perdre la boussole à tous les acteurs de la classe politique.
A –t-il voulu utiliser ce stratagème pour détourner les attentons et mettre l’horloge de son côté ou manque-t-il- simplement de clarté et de suite dans les idées. Qui peut aujourd’hui parier sur le maintien ou non au palais brun de cet homme venu du néant imposer sa volonté dans un pays où les chemins semblent de plus en plus fermés pour les leaders politiques quelque soit leur charisme.
Décidément les horizons d’une alternance démocratique s’éloignent chez nous et les chances de voir l’armée regagner les casernes s’amenuiser. La longue crise entretenue par une guerre des chapelles tant inter-majorité qu’inter-opposition est venue obstruer les perspectives d’une rupture et d’une redéfinition des rapports entre les acteurs politiques.
Dans ces conditions, les positions resteront figées autour de fausses alliances de circonstances ou sur des rejets systématiques qui plombent tout processus de normalisation de la crise. Les dialogues ou ce qui en a tenu lieu n’ont été que des occasions ratées sans portée sur l’apaisement escompté.
Finalement, au lieu de contribuer à résoudre les problèmes, la recherche des solutions n’a fait que ramener le navire en arrière tant de telles prétendues dialogues n’ont jamais été inclusif.
C’est d’ailleurs certains points issus des réformes constitutionnelles dudit dialogue qui ont causé la crise au sein du sénat particulièrement la décision d’en découdre avec la chambre haute. D’autres points sont aussi loin de faire l’unanimité comme le changement du drapeau ou de l’hymne national. La pilule sera-t-elle avalée ?
Si au départ les choses avaient pris leur cours normal dans l’optique de dépasser la crise actuelle en vue de préparer les conditions d’une véritable réconciliation, gage d’une démocratie sereine, la situation en serait meilleure.
Au contraire, la démocratie mauritanienne est retombée au plus bas de l’échelle en termes de bonne gouvernance politique. Jamais on aurait crû qu’avec le départ deTaya la Mauritanie continuerait à tourner en rond économiquement et politiquement.
Jamais un verrouillage institutionnel n’a plongé le pays dans l’inertie gouvernementale. Les règlements de compte politiques avec leur lot de harcèlements et d’intimidation ne sont que l’expression d’un manque de confiance en soi qui pousse à des agissements anachroniques dictés par des peurs d’ennemis étranges.
Les nombreux ratés accumulés au fil des mandats, ajoutés au mépris voué superbement à l’endroit des acteurs politiques par un président prisonnier de son égo, continuent de vider le peu d’acquis démocratiques qui flottent dans l’air. Il n y a pas pire système qu’une démocratie déguisée en dictature.
Celui qui nous gouverne n’a plus d’anticorps pour se prémunir des soubresauts politiques aux conséquences incalculables. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz dit-on n’a pas besoins de conseils pour réorienter gouvernail. Dans le miroir il dit « ne pas être né pour perdre » ! quitte à faire perdre la Mauritanie…..
CTD