Dans l’affaire du vote des sénateurs, des informations continuent à être distillées au compte goutte, en violation flagrante du secret d’instruction par des sites proches du Premier Ministre Yahya Ould Hademine. Pourtant l’actuel Premier Ministre pourrait bien être entendu à propos de plusieurs dizaines de millions qu’il aurait sollicité auprès de BSA comme soutien de son candidat à Djiguenni aux sénatoriales qui devaient se tenir le 15 Mars 2015, et qui ont été annulées par la suite. Les fonds lui auraient été remis à l’époque par Mohamed Ould Debbagh dans un endroit insolite. Les élections sénatoriales ayant été annulées au dernier moment l’argent auraient été réorienté vers l’achat de cheptels de vaches rouges. Il est vrai à l’époque les sénateurs ne sentaient pas encore le moisi. Ces mêmes sénateurs reçus quelques jours avant le fameux 17 Mars en grande pompe à la présidence, réception au cours de laquelle le président lui-même les avait qualifiés de patriotes. Quelques jours plus tard ces mêmes sénateurs seront traités de tous les noms d’oiseaux. Pour avoir simplement exercé une prérogative constitutionnelle pour laquelle ils ne devraient surtout pas avoir de compte à rendre au pouvoir exécutif. Le vote étant secret, peut on imaginer un seul instant les policiers mettre sur le grill des sénateurs ou des députés en leur demandant comment ils ont voté et pourquoi ?Empêtré dans des difficultés de tous ordre, le pouvoir actuel ne s’embarrasse même plus de sauver les apparences d’une démocratie même claudiquant. Il est vrai on en est pas à une contradiction ou anachronisme prés. S’il s’agit de l’affaire de la réforme constitutionnelle, pourquoi ne pas avoir convoqué les 33 sénateurs qui ont voté Non et même leur ajouter les six députés de la majorité qui l’avaient eux aussi fait à l’assemblée nationale ? Et surtout que viennent y faire les journalistes et les syndicalistes ?
S’il s’agit du soutien financier de l’homme d’affaire Mohamed Ould Bouamatou, pourquoi ne pas appeler tous les partis politiques et en premier l’UPR dont le compte à la GBM est encore débiteur de plusieurs centaines de millions. Pourquoi ne pas appeler les 700 000 mauritaniens qui ont bénéficié des soins gratuits de la Fondation Bouamatou ? Pourquoi ne pas appeler ceux qui trônent encore dans les luxueuses villas qu’il leur a gracieusement offertes et qui souvent, sont aujourd’hui en pointe dans la cabale contre lui ? Pourquoi ne pas appeler les centaines de femmes qui ont accouché dans la maternité de l’Hôpital Cheikh Zayed de Nouakchott et les milliers d’élèves qui ont fréquenté le lycée de Kiffa ainsi que les centaines de familles de cette ville qui continuent à bénéficier des services de l’eau courante?