Le jeudi 25 août 2017, la Direction de Répression des Crimes économiques a convoqué les journalistes Moussa Samba Sy (Le Quotidien de Nouakchott), Jedna Deida (Site Mauriweb), Babacar Baye N’Diaye et Mme Rella Bâ (Site Cridem).
Elle s’est aussi rendue au siège du Calame pour la convocation du directeur du journal Ahmed Ould Cheikh, en voyage à l’étranger.
Ingérences dans les médias
Interpellés individuellement, chacun des journalistes a eu à répondre sur le contenu de ses productions de presse, sa ligne éditoriale, ses sources de financement.
Face à cette situation gravissime qui porte atteinte aux libertés et à la dignité des journalistes dans l’exercice de leurs fonctions, nous journalistes, dénonçons avec force le harcèlement des acteurs de presse, l’ingérence flagrante du pouvoir dans les affaires internes des médias, et partant, l’intrusion outrageuse de l’Autorité publique et la confiscation de la liberté de presse.
Après avoir divisé la corporation, mettant fin à ses sources de financement, tenté de décrédibiliser la presse privée, érigé la rétention de l’information en règle absolue, les Autorités publiques sortent aujourd’hui, l’arme de l’intimidation pour mettre sous-scellé l’indépendance du journaliste tant qu’il n’obéît pas aux désidératas du pouvoir.
De tels comportements viennent démontrer le recul des libertés individuelles et prouvent le manque de sincérité dans le discours officiel qui prétend défendre les idéaux de démocratie dans le pays.
Violations des libertés
Partant de ces manquements et faits de violation manifeste des libertés, nous signataires du présent communiqué,
– apportons sans réserve notre solidarité la plus agissante à nos confrères interpellés
– condamnons, avec force ces pratiques que l’on croyait révolues ;
– exigeons l’arrêt immédiat de l’interpellation arbitraire des médias du fait de leur ligne éditoriale ;
– rejetons toute velléité d’utiliser des événements politiques à des fins de règlements de comptes.
Par Nicolas Beau (Le Mondafrique)