Suite à une attaque cardiaque subite, l'ancien chef de l'Etat mauritanien, Ely Ould Mohamed Vall, est mort alors qu'il passait un week-end en famille dans la région de Zouerate.
La Mauritanie lui a rendu les honneurs officiels dans la tristesse et le recueillement en décrétant un deuil national.
Le colonel Ely Ould Mohamed Vall, officier à la retraite, ex-patron des services secrets et ancien chef de l’Etat sous la transition du Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD, du 03 août 2005 au 19 avril 2017) est décédé vendredi après-midi, suite à une attaque cardiaque subite, alors qu’il passait le week-end en famille dans la région de Zouerate (Nord).
Aussitôt après cette nouvelle, tombée comme un couperet, une foule immense s’est rassemblée devant sa résidence située prés du palais présidentiel. Une réaction spontanée considérée comme l’expression d’une grande tristesse au sein d’une société profondément religieuse, qui accueille traditionnellement la mort avec une grande philosophie et une réelle sérénité.
Côté officiel, un décret présidentiel a annoncé un deuil national de 3 jours et les drapeaux aussitôt mis en berne.
La dépouille mortelle de l’ancien chef de l’Etat est arrivée à l’aéroport international «Oum Tounsy» de Nouakchott vendredi soir vers 23 heures.
Elle a été accueillie par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, en présence du Premier ministre, Yahya Ould Hademine, des membres du gouvernement, des hauts responsables de l’Etat, de tous les chefs d’état-major des forces armées et de sécurité, mais aussi d’une immense foule constituée de citoyens anonymes.
La prière au mort s’est déroulée par la suite à la mosquée de l’institut «Ben Abass» au centre-ville de Nouakchott. Ce rituel religieux s’est achevé samedi vers 1 heure du matin.
En sa qualité de patron des services de sécurité pendant les années de braise, le nom d’Ely Ould Mohamed Vall a parfois été cité dans la liste des personnalités ayant une responsabilité présumée par rapport au passif humanitaire qui s’est traduit par les déportations massives de ressortissants de la vallée du fleuve vers le Sénégal à la fin des années 1980.
Cependant, l’image que laisse cet officier et brillant intellectuel, aux Mauritaniens, est celle d’un chef militaire qui a su conduire une transition politique pendant laquelle plusieurs avancées démocratiques ont été enregistrées.
Il s’agit de l’abolition de la censure contre les organes de presse, l’organisation d’un référendum pour l’adoption d’une réforme constitutionnelle consacrant le principe de l’alternance par la limitation à deux (2) du nombre de mandats du président de la République.
Ely Ould Mohamed Vall est devenu un opposant farouche à la suite du putsch «rectificatif» perpétré par son cousin, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, le 06 août 2008.
Il a été candidat malheureux à l’élection présidentielle du 18 juillet 2009. L’ultime combat politique cet ex chef de l’Etat a été le rejet avec force d’un projet de réformes constitutionnelles dont l’approbation par voie référendaire est prévue le 15 juillet prochain.
Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya (Le360.ma)