Invité par les autorités gambiennes, le président Mohamed Ould Abdel Aziz était à Banjul samedi, pour assister à la célébration du 52é anniversaire de l’indépendance de ce pays, ami traditionnel de la Mauritanie.
Un événement qui a coïncidé cette année, avec la prestation de serment du président Adama Barrow, élu à l’issue du scrutin du 01 décembre 2017, dont les résultats avaient été contestés par le chef de l’Etat sortant, Yaya Jammeh, arrivé au pouvoir 22 ans plutôt à la faveur d’un putsch et dont le règne fût fortement agité.
Probablement inspirée par le diable, dans lequel se cache les détails, et très peu au fait des conventions diplomatiques et règles diplomatiques, une partie de la presse locale a déploré le niveau de l’accueil réservé au président de la République «montrant même des images à l’appui ».
Et pourtant, c’est exactement le même accueil qui a été servi à tous les sept (7) autres chefs d’État venus prendre à l’événement, en dehors du président sénégalais, Macky Sall.
Explication, celui-ci était l’invité d’honneur de la célébration de la fête nationale de la Gambie pour l’édition 2017.
Le résultat d’une forte affluence de chefs d’État en une matinée débouche forcément sur une contrainte naturelle : un agenda d’accueil chargé.
Alors, évitons de jeter le feu et de souffler les braises au sujet des relations avec la Gambie, un pays frère. Les États n’ont que des intérêts et non des amis.
De nombreux ressortissants mauritaniens vivent à Gambie et exercent diverses activités, notamment dans le circuit de distribution commercial. C’est là l’enjeu.
Le Dr Jammeh peut aller exercer ses activités de charlatan à Malabo, avant un passage hautement probablement, devant la barre de la CPI au cours des prochaines années.
Les 22ans de pouvoir de ce fantasque dictateur d’une autre époque, ont été balayés par le peuple gambien le 01 décembre 2016. C'est-à-dire plusieurs semaines avant les blindés et les forces spéciales qui menaçaient de prendre d’assaut le palais présidentiel qu’il continuait à squatter, après le cinglant désaveu d’un règne marqué par les frasques les plus inimaginables.
Départ sous la menace d’un danger imminent en dépit duquel il faut remercier les présidents Condé et Aziz, pour leur «ultime effort diplomatique ».
La page est tournée.
Amadou Seck (Le Calame)